Je me rendais compte au quotidien combien le fait d'étudier en Italie, était seul suffisant à travers la promotion de la merveilleuse image de l'Italie, pour nous abrutir et nous formater tous, dans notre subconscient, à la défense des intérêts de l'Italie et à aucun moment, nous n'étions conscients que plus d'années on passerait dans ce pays et plus on s'éloignerait de la construction mentale de la moindre image positive du continent africain. Sans laquelle image positive, aucun apport pour développer son pays africain n'aurait été possible. Je faisais constater à mes interlocuteurs de ce qui était arrivé à nos prédécesseurs. C'était ceux restés ou rentrés en Afrique qui avaient fait l'histoire africaine connue jusqu'à ce moment là. Tous ceux qui étaient restés en Europe à la fin de leurs études, avaient été effacés par le système et leurs noms n'apparaissaient nulle part dans les livres d'histoire. Tout simplement parce qu'il est impossible de servir le maître pendant des années et espérer rentrer enseigner aux autres à s'en débarrasser. Je leur disais qu'il était très naïf de l'espérer, car on oubliait que chaque jour passé dans une entreprise italienne ou dans une institution italienne aurait renforcé notre esprit de soumission au maître et éloigné tout esprit d'orgueil personnel et de dignité. Et à force de s'effacer devant le maître, on finit par s'effacer devant l'histoire elle-même. Je concluais avec une phrase qu'ils ne voulaient pas entendre : "tout africain qui reste en Europe après ses études est un cadavre chaud". Il ne sert ni à lui-même, ni à son pays, encore moins à l'Italie-même, qui n'a fait que le neutraliser en l'employant sur son sol.
Cet article a été archivé. Obtenir un flash de lecture / Lire a l'aide d'un code flash / je suis abonné