Ils ne vivent pas à Yaoundé mais à Douala. Ils sont français, chinois, italiens, coréens, turques, iraniens, espagnols. Cette dizaine de Patrons avec lesquels je me suis entretenu ce soir dans un salon d’embarquement VIP à l’aéroport de Douala, emploient à eux seuls plus que tout l’état camerounais. Et c’est cela leur principale force : la création des emplois ! Pendant que les camerounais se déchirent entre Bassa et Bulu, ils sont loin, très loin d’imaginer combien ils sont Hors Sujet des vrais enjeux qui regardent ce pays. Ils sont loin de savoir que le vrai pouvoir au Cameroun ne se trouve pas à Yaoundé, mais ici à Douala. Le vrai pouvoir se trouve dans la propriété des entreprises, dans la possession des moyens et des ressources pour créer la richesse. Et tous ces étrangers n’ont point besoin de savoir qui est le président politique du Cameroun car les vrais présidents c’est eux. Et ils le savent très bien. En 1994, lorsque Nelson Mandela sort de prison en Afrique du Sud et qu’on s’attendait au transfert du pouvoir des Blancs aux Noirs, s’en suit plutôt une guerre civile qui fera des milliers de morts entre les partis politiques Inkatha et l’Anc. On avait tout simplement oublié d’expliquer à tous ces guignols que le pouvoir politique sans pouvoir économique était juste comme une voiture sans carburant et sans chauffeur. L’Afrique francophone se trouve aujourd’hui dans la même situation.
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