"En 1997, j’étais l’invité d’honneur de la toute première promotion de la foire pour les solutions au développement du monde rural sud-africain. L’inauguration par le Ministre des Affaires Intérieures en personne, Buthelezi du parti Inkhata, formant le gouvernement d’union nationale avec l’ANC de Mandela, avait donné une certaine popularité à l’évènement. J’étais l’attraction d’une bonne partie des visiteurs de l’exposition. Parce qu’en même temps, j’étais devenu le chouchou de certains médias du pays, qu’ils soient noirs ou blancs, et pour des raisons différentes, que je découvre au fil des interviews qui s’enchainaient. Les Medias Noirs dont le plus grand d’entre eux était The Sowetan voulait prendre mon exemple pour encourager les noirs sud-africains à prospérer dans l’industrie et surtout à prouver que sans le système odieux de l’apartheid des noirs auraient émergé dans le secteur industriel. La preuve, dans une Italie définie comme « raciste, mais sans apartheid », j’avais pu prospérer dans un secteur aussi fermé que celui de l’industrie. Les médias blancs, en revanche, utilisaient ma présence à cette foire, pour expliquer que c’était les noirs en Afrique du Sud qui étaient des fainéants et que si j’avais pu m’aventurer dans un secteur qui en Europe ne se fait que par héritage familial, c’était bien la preuve que l’industrie était avant tout « une question d’individu, de personne ayant du courage, de l’ambition et surtout, beaucoup d’intelligence pour y parvenir et que le système de l’apartheid n’aurait pas pu effrayer une telle personne ayant ce profile là ». Et qu’en conclusion, selon ces médias blancs, l’absence des noirs sud-africains dans l’industrie, 3 ans après l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela n’était nullement le sait de l’apartheid qui selon eux n’existait plus, mais due uniquement à l’incapacité des Noirs sudafricains à comprendre que dans le secteur industriel, personne ne fait de cadeau à personne, même pas en Europe et que c’est à chacun de se battre pour se faire une place. Mais la question fatidique à laquelle je devais répondre aux différents journalistes et visiteurs qui se succédaient durant des jours était : « comment avez-vous fait pour devenir industriel si jeune ? ».
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