La naïveté de tous ces fêtards est qu'en Afrique, aussi antipathiques que peuvent sembler certains de nos dirigeants, aussi médiocres que peuvent sembler certains dirigeants africains et leurs conseillers, il reste que ces personnes sont issues du peuple, il reste que ces personnes sont la parfaite photocopie d'une bonne partie de la population. Il n'y a qu'en Afrique que des gens prétendent avoir des dirigeants différents du peuple, un peuple formaté pour s'installer durablement dans la médiocrité. Hier on nous a dit que le problème des zaïrois devenus congolais était le président Mobutu Sesse Seko, aujourd'hui, on nous dit que le problème congolais c'est Josepth Kabila. Ce que Kabila et Mobutu ont en commun au delà d'avoir occupé le poste de chef d'Etat du Congo, est qu'ils sont avant tout, des congolais, ils parlent, pensent et agissent en congolais. Alors, la question opportune est une autre : et si le problème était plutôt congolais ? Au Burkina Faso, le président Compaoré était encore en route pour son exil forcé que le président français François Hollande envoyait aux chaines de télévision françaises la copie d'une lettre qu'il dit avoir envoyée à Compaoré des mois avant, pour lui demander de ne pas modifier la constitution pour se représenter. Qui nous dit que cette lettre a vraiment été écrite avant et envoyée à son prétendu destinataire ? Ce qui est curieux est la rapidité avec laquelle cette lettre a été envoyée aux médias. Mais le pire n'est pas là. Hollande dit qu'il avait proposé à Compaoré, un poste de dirigeant dans une instance internationale. J'ai trouvé ces propos visant à marcher sur un homme à terre et qu'on avait soutenu mordicus jusqu'à la veille, fondamentalement choquants. Est-ce que c'est François Hollande qui distribue les postes dans les instances internationales ? S'il l'a écrit dans cette lettre qui ne peut être qu'un faux, puisque de toutes les façons, Compaoré n'est plus en position pour la contester, c'est qu'il savait qu'il y aurait des africains prêts à la valider et à lui donner du crédit. Et c'est ici que se repropose le problème que j'ai soulevé tout à l'heure du peuple naïfs. Avec ou sans Compaoré, la lettre de Hollande est une preuve que son auteur sait d'avoir à faire à des naïfs. Mais il faut revoir la critique que je faisais à Abdou Diouf dans le Tome 1 de « Géostratégie Africaine » de banaliser la fonction hautement importante de Président de la République en acceptant la direction d'une association inutile et anachronique comme la Francophonie.
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