Le déclin de l'Occident est paradoxalement une chance pour l'Afrique, à condition que nous soyons conscients de l'importance de la place que nous pouvons occuper dans cette nouvelle ère avec la redistribution des places. L'Occident ne peut pas nous aider parce qu'il ne peut pas s'aider lui-même. Obama a visité le Ghana et présenté ce pays comme la vitrine d'un allié de l'Occident qui réussit. Or la vérité est plus amère : pour assurer sa croissance, le Ghana s'est tourné vers la Chine et a reçu 10 milliards de dollars américains, montant qu'aucun pays occidental ne pouvait lui offrir. Hier 23 novembre 2011, pour la première fois, même l'Allemagne, le pays européen le plus vertueux, n'a pas pu emprunter d'argent sur les marchés, leurs propres opérateurs étant les premiers à parier sur leur chute inexorable. Le XXIème siècle sera marqué par la fin des États-Nations et le triomphe des ETATS-CONTINENT. Je ne me réjouirai pas du début de la prospérité de mon pays, le Cameroun, tant que l'économie d'un autre pays africain comme la Côte d'Ivoire sera en berne. Parce que la Côte d'Ivoire comme la Somalie, c'est aussi mon pays et le comprendre c'est avoir la force de résister à nos agresseurs et de construire la base d'une prospérité stable, continentale. Et pour le faire, nous avons besoin des alliances, nous avons besoin de compter nos amis, nos vrais amis. Pour l'instant, le meilleur ami de l'Afrique est la Chine, et nous devons tous nous indigner lorsque l'Europe va à Pékin parler de l'Afrique, parler de nous sans nous. Ne sommes-nous pas déjà sortis de l'adolescence ?
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