L’erreur des africains est d’entrer dans le monde des industries pharmaceutiques, en prétendant avoir des herbes magiques contre telle ou telle autre maladie, sans prendre le temps de comprendre les règles du jeu, sans comprendre à quel jeu on joue et comment font les autres pour rattraper leur retard. Avec le cas de l’Aspirine, l’intellectuel africain conscient de son insuffisance, fuit la confrontation avec les intelligences des autres peuples. On a comme l’impression qu’il souhaite inventer son monde à lui dans lequel, il serait le meilleur parmi les médiocres. Or, ce genre de comportement finit toujours par nous rattraper, à l’épreuve des faits et de la réalité. Au lieu de clamer haut et fort que mon grand-père m’a révélé un secret d’une plante magique contre les maux de tête, ce qu’il me convient de faire, c’est de me cultiver pour évaluer l’ampleur de mon ignorance et de mon retard, pour lire ce qui était contenu dans le brevet de Hoffman en 1899 à Berlin. C’est ce que font les autres pays : avant de parler de médicament, être à l’affut de tout ce qui a déjà été fait par ceux qui ont pris une certaine avance. Dans l’acte du dépôt du brevet de l’office impérial des brevets de Berlin, à travers le dossier numéro 36433 brevetant l’Aspirine, on découvre ainsi que Hoffman a réussi à lier l’acide salicylique à l’acide acétique, pour produire l’Aspirine, oui mais comment ? C’est dans ce comment que je peux contourner le brevet et déposer un nouveau, le mien, ce qui va me permettre de produire la même Aspirine, mais en utilisant mon Comment et non le Comment de Hoffman.
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