Avec le choc pétrolier de 1973, non seulement tout le monde a commencé à faire des efforts pour diminuer sa consommation de pétrole, mais les industries automobiles s’y sont mises pour réduire la consommation des voitures. La conséquence immédiate a été que dès la fin des années 70, dans toutes l’Europe, on assiste à une sur-capacité de production des raffineries et comme il fallait s’y attendre, les premières faillites commencent. Comment avec une telle information précieuse, quelqu’un a pu conseiller à Amadou Ahidjo de se lancer dans un gouffre financier perpétuel pour le Cameroun, avec une aventure ruineuse de construire une raffinerie de pétrole qui n’aurait jamais dû voir le jour, alors qu’il ne lui restait plus que d’attendre pour profiter des faillites des raffineries européennes à cause de leur surcapacité, pour inonder son propre marché camerounais des produits pétroliers venus d’Europe ?    Postulat n° 4 : C’est en 1960, à Collombey qu’a vu le jour, le chantier de la première raffinerie de pétrole de l’histoire de la Suisse, un pays avec 604 voitures chaque 1000 habitants en 2020 (le Cameroun c’est 18 voitures), et un parc automobile de 5,2 millions de voitures sur les routes suisses en 2020. C’est l’entreprise publique italienne, ENI (Agip), qui en est propriétaire (et non le contribuable suisse), parce que c’est dans son intérêt de tirer un grand profit de son port pétrole de Gênes en Italie, pour creuser et poser des tuyaux pour transporter son pétrole brut du port italien jusqu’en Suisse où il raffine lui-même pour le marché Suisse. Pourquoi le Cameroun avec 96% doit-il partager une raffinerie avec Total Energie qui a 4%, alors que l’essentiel du pétrole raffiné provient de ses puits en mer du Nord. C’est-à-dire qu’en quelque sorte, le contribuable camerounais paye à la place de Total, pour raffiner son pétrole, alors que les Suisses ont dit à Eni, si tu ne veux pas payer toi-même le raffinage de ton pétrole, tu n’as qu’à fermer et d’autres producteurs proposeront leur pétrole à la Suisse. La construction de la raffinerie suisse mettra 3 ans à finir. Et lors de l’inauguration, on découvre que la population Suisse qui ne voulait pas de cette raffinerie, même si financée à 100% par les italiens. En 1990, Tamoil, une entreprise du groupe Oilinvest contrôlé par la Libye, achète la raffinerie à Eni. Mais, après la guerre de l’Otan contre la Libye qui se solde par la mort de Kadhafi, tout ce qui est libyen est en veille. En 2015, la raffinerie cesse ses activités. 200 employés suisses sont licenciés. Et tout cela sans le moindre centime du contribuable suisse, qui au contraire demande des comptes sur l’environnement.
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