En août 1936, par l'arrêté n° 1945/E5, le Lieutenant-Gouverneur Brévié crée l'IFAN (Institut français d'Afrique noire). Le premier Directeur, appelé « secrétaire général » est monsieur Théodore Monod. L’objectif de l’IFAN est de : « mettre en œuvre une « étude scientifique » de l'Afrique noire en général, et de l'AOF en particulier ». Cheikh Anta Diop est né en 1923. Il n’a que 13 ans lorsque le Lieutenant-Gouverneur français Brévié en poste à Dakar explique par écrit pourquoi il faut « armer les africains de science », dans l’intérêt de la France. Il aura une bourse pour aller étudier les sciences à Paris, comme Brévié l’avait prévu. Et à son retour, de son séjour estudiantin en France, l’intellectuel sénégalais, sera accueilli à l’IFAN (crée par Brévié) exactement comme Brévié l’avait prévu. Pour Brévié, on doit ouvrir l’école dite coloniale qui forme les administrateurs des colonies aux africains, afin de résoudre le problème de la carence des administrateurs français en Afrique. Le voyage de ces étudiants africains vers la France servira surtout à les éblouir et leur donner l’illusion de leur propre grandeur qu’ils voudront assumer dès leur retour au pays et pour cette raison, ils seront toujours attachés à la France. Le 18 avril 1942, Brévié est nommé par Vichy ministre des Colonies dans le Gouvernement collaborationniste (avec Hitler) de Pierre Laval. C’est donc devenu ministre qu’il crée l’Office de la recherche scientifique coloniale, qui sera validée par la loi du 11 octobre 1943. En 1889, l'École coloniale a été fondée, sous la IIIe République, succédant à un centre de stage créé en 1885 sous le nom d'École cambodgienne. Elle deviendra l’École nationale de la France d’outre-mer (ENFOM), une école qui formait les cadres français destinés à l'administration coloniale (administrateurs, inspecteurs du travail et magistrats). Son siège se trouvait au 2, avenue de l'Observatoire à Paris. Mais accueillant la vision de Brévié, la loi-cadre du 23 juin 1956 est votée et valide le principe de l’africanisation des cadres de l’administration coloniale en Afrique, pour préparer les indépendances à venir. Comme conséquence, les trois dernières promotions (1956, 1957 et 1958) vont avoir autant d’Africains que de français.