L’Afrique a besoin de sa bourgeoisie possédante qui sait qu’il ne suffit pas d’annoncer que le Cameroun va passer de 100.000 tonnes de riz par an à 400.000 tonnes en 2030, comme l’a annoncé cette semaine le Ministre camerounais de l’agriculture, juste parce que la Banque Islamique nous a prêté 56 milliards de francs CFA. Ce genre de bourgeoisie culturelle au pouvoir qui dit lutter contre les importations de riz au Cameroun ne sait que le riz dit pluvial n’a économiquement aucun sens, puisqu’il stationne autour de 1 à 2 tonnes à l’hectare, là où les concurrents thaïlandais qu’on prétend bloquer sont à 14 tonnes à l’hectare. Il faut une nouvelle classe d’intellectuels africains qui donnent un sens bien défini à la victoire de leurs actions. Si l’objectif est celui de nourrir nos populations, nous pouvons donner du sens à notre probable victoire, en imposant le fait que les prochains ministres de l’agriculture et de l’élevage soient désormais nommés en Afrique avec un résultat à attendre d’eux par rapport sur le nombre de bouches qu’ils arrivent à nourrir au bout d’un an, de deux ans etc.  Et pour arriver à une telle performance, on n’a pas besoin d’avoir des gens qui ont étudié à Harvard, à la Sorbonne ou  à Oxford, mais des gens patriotes qui ont pris le temps de bien comprendre l’énoncé du problème avant même de commencer à en chercher les réponses.
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