En Afrique, il y a plus de personnes habitant les zones rurales que les villes. L’ONU classe les proportions à 70 pour nos campagnes et 30% pour nos villes. Ce qui est l’inverse pour un pays comme l’Allemagne.  Mais l’organisation du système scolaire de nos pays en Afrique, mise sur pied par les conseillers européens, durant et après la colonisation, est la photocopie du modèle européen.  Sauf que l’Afrique n’est pas l’Europe.  Ainsi, en Europe, il est évident que le budget de l'éducation nationale est plus dépensé là où se situe les 80% de la population, en ville. En Afrique on a fait la même chose, on a investi sur les villes qui en revanche comptent moins d'habitants et on a mis moins de moyens sur nos villages qui ont plus d'habitants, avec la conséquence facheuse que : pour aller à l’école dans les villages, un enfant africain doit faire un vrai parcours du combattant. Pour aller à l’école maternelle, il doit parcourir chaque jour et à pied en moyenne 10 kilomètres. Cela semblera peu et insignifiant pour certains ici en Allemagne qui empruntent le bus, le tram ou le métro, mais cet enfant est déjà, malgré lui, inscrit dans la logique d’un engrenage qui va l’éloigner progressivement et définitivement de son terroir, de sa terre, de son territoire. Et fera de lui au final, le personnage sans base géostratégique, des nomades que vous êtes devenus. Des exilés à vie.