A l'époque, en 1988 (il y a 34 ans) la naïveté liée à mon jeune âge me poussait à croire qu'on pouvait changer le monde avec les marches de protestation contre l'apartheid, des pétitions pour annuler les dettes des pays dits pauvres ou des signatures prises dans la rue, pour abolir la faim dans le monde.  Je croyais en toute bonne foi que les pancartes et les banderoles militantes pouvaient contribuer à faire venir à bout de tous les maux de notre société.  J'ai mis 20 ans pour comprendre que si l'Apartheid avait pris fin en Afrique du Sud, ce n'était nullement grâce à nos marches et bruits inutiles et ridicules que nous faisions à travers les rues de Milan, Rome ou Genève, trop loin des lieux où se jouait la vraie bataille.