Chaque week-end de Novembre à Mars de chaque année, dans toute la région de l'Ouest du Cameroun, des milliers de personnes marchent, dansent, célèbrent les ancêtres en brandissant cette queue de cheval que je tiens en main, comme symbole de la liberté et du refus de nos ancêtres de se soumettre à la religion d'un autre peuple.
Les Arabes qui voulaient étendre l'islam à tout le Cameroun se sont butés sur les guerriers Bamileke, malgré leur supériorité sur le plan militaire parce qu'ils avaient une agilité à cheval que les locaux n'avaient pas.
Après plusieurs défaites, les Bamileke ont compris qu'il était impossible de battre un homme à cheval. La nouvelle cible était le cheval et non plus le cavalier.
En abattant les chevaux, ils enlevaient aux cavaliers arabes leur principal avantage, les rendant finalement vulnérables et donc, domptables, franchissables.
Chaque cheval abattu devenait un point en faveur de la victoire finale et sa queue était ramenée à la chefferie pour faire le bilan de la bataille.
A la fin de la guerre, nos ancêtres ont célébré les morts et les martyrs de cette guerre en brandissant toutes les queues des chevaux abattus, dans cette cérémonie aux morts qui continue encore aujourd'hui.
Après avoir combattu et chassé hier, les Arabes avec leur religion qu'ils voulaient imposer, aujourd'hui, curieusement, depuis la colonisation, ce même peuple, brandit d'abord la queue de cheval, durant les funérailles, mais semble tout aussi fier de se mettre à genou pour se soumettre à un nouveau dieu, appelé Jésus, venu tout droit d'Allemagne, de France et d'Angleterre avec les colons français, allemands et britanniques.
Ce même peuple semble fier de la soumission spirituelle et de l'esclavage religieuse à d'autres conquérants.
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