Dans la revue scientifique intitulée : “Q.I et intelligence humaine” du 18 août 2013 nous avons le privilège de découvrir une des recherches les plus abouties en matière d’intelligence et de croyances religieuses. Elle est l’œuvre de 3 chercheurs : Lynn Richard et John Harvey de l’Université d’Ulster, Coleraine en Irlande du Nord (Royaume-Uni) et de Helmuth Nyborg de l’Université d’Aarhus au Danemark (1968-2007) Ces 3 chercheurs vont établir en 2007 sans aucune ambiguïté que : « Il existe une corrélation inverse entre l’intelligence et l’inclination religieuse, à un niveau individuel comme à un niveau national ». Ils vont mener les recherches pendant de longues années dans 137 pays.  Et à la conclusion, il y a un tableau qui montre clairement que les personnes les plus intelligentes se trouvent au Japon et les moins intelligentes au Sénégal.  Cette recherche qui n’a rien d’anthropologie, est une enquête sociologique qui pose une question très simple. Pour y arriver nos 3 chercheurs vont croiser les travaux de deux autres recherches. D’abord celui de 2 chercheurs Vanhanen et Lynn qui vont publier un livre en 2006, intitulé : “IQ and global inequality” dans lequel ils démontrent et affirment qu’il existe une corrélation directe entre le Quotient Intellectuel (QI) et le niveau d’instruction.  Ils vont les croiser avec les travaux d’un autre chercheur, Zuckerman, qui publie, toujours en 2006, le résultat de son enquête réalisée en 2004 dans 137 pays, c’est-à-dire 95% des pays du monde. Zuckerman avait évité de poser la question habituelle : « Est-ce que tu crois en Dieu? ». Comme il s’agissait d’une question devant établir l’intelligence ou non de celui qui répond à la question, il décide d’inverser la question et de la rendre plus compliquée, c’est-à-dire, de manière à solliciter davantage l’intelligence de l’interviewé. Et la question était plutôt sur l’incrédulité en dieu : « Est-ce que vous ne croyez pas en Dieu ? ». Zuckerman s’était à son tour servi des travaux réalisés avant lui. Par exemple : Frazer J-G publie en 1922, aux éditions Macmillan à Londres, un livre intitulé « The Golden Bough ». A la page 712, il écrit : « dans les civilisations développées, l’esprit vif déclare la théorie de la nature religieuse insuffisante (…) la religion, considérée comme une explication de la nature, est remplacée par la science ». En 1944, Kuhlen R-G et Arnold M. à travers leurs enquêtes, publient dans la revue scientifique, dénommée : Journal of Genetic Psychology leurs travaux sous le titre : « Age differences in religious beliefs and problems during adolescence », dans lesquels ils arrivent à la conclusion qu’ «une plus grande maturité intellectuelle pourrait augmenter le scepticisme en matière de religion ». En 2005, c’est au tour des chercheurs Inglehart et Welzel qui affirment ceci : « dans le monde préindustriel, les humains ont peu de contrôle sur la nature, donc ils cherchent à compenser leur manque de contrôle physique en faisant appel aux pouvoirs de la métaphysique qui semblent contrôler le monde: le culte est considéré comme un moyen d’influer sur son sort, et il est plus facile d’accepter son impuissance si l’on sait que le résultat est dans les mains d’un être tout-puissant, dont la bienveillance ne peut être gagnée qu’en suivant des règles rigides et prévisibles de contact […] une raison pour la baisse des croyances religieuses traditionnelles dans les sociétés industrielles est que le sentiment croissant de la technologie permet un contrôle sur la nature et diminue la nécessité de s’appuyer sur des pouvoirs surnaturels ». Avec cela, je n’ai apporté aucune preuve que ceux qui croient en dieu sont moins intelligents que ceux qui ne croient pas. Nos 3 chercheurs vont nous fournir non pas une seule preuve, mais bien 4 que voici : 1- Toutes les études menées avant montrent une corrélation négative entre l’intelligence et la croyance religieuse.  Par exemple, en février 2002, dans un article intitulé : « Would you believe it? », publié dans la revue scientifique : « Mensa Magazine » Bell P explique qu’il a mené 43 études dont 37 montrent une corrélation négative entre la croyance en dieu et l’intelligence. C’est-à-dire que sur 37 études sur les 43, il était clairement établi que plus on croit en Dieu, moins on est intelligent.  En 1964, au Pays-Bas c’est Verhage, F qui publie un article avec le titre : « Intelligence and religious persuasion » dans la revue scientifique du nom de Nederlands tijdschrift voor de psychologie en haar grensgebieden. Verhage a interrogé 1538 personnes représentant la société néerlandaise et il en ressort clairement que ceux qui ne croient pas en Dieu ont un QI 4 points plus élevé que les croyants.  En 2007, c’est Kanazawa S. dans “De gustibus est disputandum” au chapitre dénomé : “why liberals and atheists are more intelligent” nous explique avoir analysé les données de l’American National Longitudinal Study of Adolescent Health, qui avait interrogé 14227 personnes représentant un échantillon national sur l’étendue des Etats-Unis d’Amérique, avec la question : “Dans quelle mesure êtes-vous religieux?” A cette question, il y avait 4 réponses possibles : «non religieux», «peu religieux», «modérément religieux» et «très religieux». Ensuite on a mesuré le Quotient intellectuel de chaque personne. On a ainsi constaté que les personnes qui avaient répondu par « Non religieux » étaient en première position avec un QI moyen de 103.09, en deuxième position venaient ceux qui avaient répondu « peu religieux » avec un QI de 99.34, suivi par ceux qui avaient répondu « modérément religieux » avec 98.28 et les derniers, ceux qui avait déclaré être « très religieux « avec un Q.I de 97.14. 2- Les élites sont moins croyantes que le reste de la population.  Et comme par définition, les élites sont plus intelligentes que le peuple, il est donc certain que l’intelligence porte à moins croire. En 1921, Leuba J.A. publie un livre intitulé “The Belief in God and Immortality” aux Editions “Open Court Publishers” de Chicago, dans lequel il donne le résultat d’une enquête qui montre que moins de la moitié des scientifiques et chercheurs américains croient en Dieu. En effet ils n’étaient que 39 % à déclarer qu’ils croyaient en Dieu (allant de 48% chez les historiens à 24 % chez les psychologues). En 1975, Argyle M. et Beit-Hallahmi B. publient un livre intitulé : “The Social Psychology of Religion” aux Editions : Routledge and Kegan Paul à Londres où ils citent un sondage de Gallup Poll qui montraient que déjà en 1948 que 48% de scientifiques croyaient en Dieu, contre 95,5% de la population américaine.  En 1998, dans la revue scientifique « Nature », Larsen E.L. et Witham L. publient un article avec le titre : « Leading scientists still reject God ». Ils citent l’étude de la American National Academy of Sciences qui dit que parmi ses membres, seulement 7% croient en Dieu, contre 90% restants qui ne croient pas en Dieu. 3- Baisse de la croyance religieuse avec l’âge chez les enfants et les adolescents.  On a constaté que plus un enfant croit au Père Noël et plus il croit en Dieu. Mais quand arrive l’adolescence, la majorité des enfants cessent de croire en Dieu, à l’heure où commence leur rébellion contre tout ce qu’on leur a enseigné. En 1944 dans la revue scientifique dénommée : « Journal of Genetic Psychology » Kuhlen R.G. & Arnold M. publient un article avec le titre : « Age differences in religious beliefs and problems during adolescence » dans lequel ils communiquent les résultats d’une recherche qu’ils ont faite. Ils ont ainsi constaté que parmi les enfants de 12 ans, 94% approuvaient l’affirmation suivante : “Je crois qu’il y a un Dieu”. Lorsqu’ils ont posé cette même affirmation aux adolescents de 18 ans, ce taux était tombé à 78%. En 1989, cette fois-ci en Angleterre, c’est Francis L.J. qui publie un article intitulé :  « Measuring attitudes towards Christianity during childhood and adolescence »  dans la revue : « Personality & Individual Differences » où il présente sur un tableau, le résultat de son enquête faite aux enfants de 5 à 16 ans, à qui il avait demandé de choisir entre ces deux affirmations : «Dieu signifie beaucoup pour moi” et “Je pense que les gens qui prient sont stupides”. Les résultats confirment l’enquête de Kuhmen et Arnold en 1944 aux Etats-Unis d’Amérique. Et c’est-à-dire que les plus jeunes de 5-6 ans ont choisi en masse la première affirmation, alors que les adolescents de 15-16 ans ont choisi en masse la deuxième. Garçon et fille, qui croit plus ? Francis nous répond que ce sont les filles. Par exemple, sur 400 enfants de 5-6 ans, 87,9% de garçon croient en Dieu, contre 96% des filles du même âge. Et sur les 400 adolescents de 15-16 ans, 55,7% de garçon croient en Dieu, contre 70,4% de filles. 4- Le déclin de la croyance religieuse au cours du XXème siècle avec l’augmentation de l’intelligence humaine.  Le XXème siècle s’est caractérisé par de nombreuses découvertes. Le bond fait par l’humain en seulement 100 ans a été supérieur à ce que l’homme avait inventé dans les 1 000 ans précédents. Et on constate que c’est aussi le siècle où l’homme croit le moins en Dieu ou à des divinités. En 1997, dans son livre « Sociology » publié Cambridge, UK par : Polity Press, Giddens A. donne le résultat d’une enquête sur plusieurs années : en Angleterre, la fréquentation des églises est passée de 40 % de la population en 1850, à 35 % en 1900, ensuite à 20 % en 1950 et enfin, à 10 % en 1990. Aux Etats-Unis, on a observé la même chute des croyants sur plusieurs décennies. En 1975 Hoge D.R. publie à la Westminster Press de Philadelphie, un livre intitulé :  « Commitment on Campus: Changes in Religion and Values over Five Decades »,  où il donne l’exemple dans plusieurs universités américaines, notamment à l’Université du Michigan où on demandait aux étudiants de mentionner sur la fiche d’inscription s’ils étaient ou non croyants. Ainsi, en 1896, 86 % des étudiants avaient déclaré sur cette fiche d’inscription de croire en Dieu. En 1930 ils étaient 70 %, et en 1968 seulement 44 %. Aux étudiants de la Bryn Mawr on avait posé une autre question pendant des décennies : « Est-ce que vous croyez en un Dieu qui répond à la prière ? En 1894, on avait 42% de Oui, ils étaient 31% en 1933, et seulement 19 % en 1968.
Lire le contenu