J'écris pour ceux qui me liront dans 100 ans, afin qu'ils découvrent ce que les contemporains des dirigeants de l'AES ont pensé et ont écrit sur leurs politiques extérieurs. J'aurais tellement aimé lire, les contemporains de Um Nyobe, de Takala, de Ouandie critiquant leurs approches pour combattre la violence coloniale française au Cameroun. Car 66 ans après sa mort, cela m'aurait servi de repère, pour analyser et comprendre les fautes et erreurs de Um Nyobe et qui auraient facilité son assassinat par l'administration coloniale française en 1958. J'aurais voulu tellement lire les africains s'il y a 3 siècles, et leur point de vue sur les erreurs des dirigeants africains durant les 4 siècles de chasse à l'homme africain par les européens et leurs complices africains. Tout cela m'aurait permis d'avoir plus de lisibilité sur les vrais tenants et les aboutissants sur le continent africain de l'esclavage européen en Afrique. Quand j'écris une chronique intitulée : "Les 10 erreurs fatales de Paul Biya après 42 ans au pouvoir", ce n'est pas pour ses opposants ou ses courtisans que j'écris. Mais j'écris pour les camerounais qui me liront dans 50 ou 100 ans, afin qu'ils disposent des éléments factuels pour prendre suffisamment du recul et prendre des décisions mieux appropriées pour leur époque. En peu de mots, je cherche à être historien de mon époque pour ces camerounais du futur, pour ces africains qui viendront. C'est aussi pour cela que, de la même manière que j'ai jamais pris une seule goûte d'alcool, pour rester toujours lucide, je n'ai jamais voté a' aucune élection politique ou administrative nulle part en Afrique ou en Europe, et n'ai jamais été candidat à rien qui soit lié à la politique, pour ne pas laisser cette mission de penseur et d'historien de mon temps, être polluée par des considérations trop partisanes, émotionnelles et personnelles. Pour mes contemporains, je n'écris pas pour que vous m'aimiez, ou avoir beaucoup de Likes, mais pour troubler votre cerveau afin qu'il commence à chauffer et se mette finalement au travail, comme il se doit.
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