Il est illusoire d'attendre ou d'espérer que l'Afrique va s'imposer face aux autres Nations du monde, grâce à ses intellectuels. Parce qu'ils n'ont pas été conçus ou formés pour cela. L'intellectuel africain est né et a suivi tout son parcours académique pour devenir Auxiliaire de l'administration coloniale.  Devant un européen, devant l'Europe, l'intellectuel africain se comporte en priorité comme un adjoint, un préposé, un subordonné, un second, un lieutenant. Ce n'est pas un hasard si sur la liste des plus grands recruteurs privés du continent africain, il est quasi impossible de trouver les intellectuels, de trouver ceux qui ont fait de longues études, parce qu'ils ont été conçus pour seconder, pour accompagner et non pour guider ou pour prendre des initiatives. Dans son livre "Les intellectuels africains : aliénation et dépendance", Thécla Midiohouan affirme : "La classe des 'intellectuels', en Afrique, s'est formée progressivement au cours d'une histoire tourmentée. Les cadres subalternes dont avait besoin le colonisateur pour avoir sur place des exécutants à ses ordres, ont été, les principales composantes de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui ''les intellectuels africains".  Ils portaient déjà les stigmates de l'inauthenticité à double titre : inauthenticité par rapport à leur propre société (les cadres subalternes étant les produits et les collaborateurs du colonisateur); inauthenticité d'autre part de cette classe composite, voire hétéroclite. (...). 
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