En 1963 pour participer aux sommets de création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), deux chefs d’Etat Africains, Léopold Sedar Senghor du Sénégal et Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire, vont effectuer un trajet bizarre. Le premier fera un Dakar-Paris et Paris – Addis-Abeba alors que le second fera un Abidjan-Paris et un Paris Addis-Abeba. Quelles sont les instructions que ces 2 chefs d’Etat ont reçues du Président Français, le Général De Gaulle ? Il est difficile de le savoir. Ce qu’on sait en revanche, c’est qu’à la surprise générale, ce sont les deux chefs d’Etat qui seront les plus farouches opposants du Président Ghanéen Kwame Nkrumah, qui proposait une fédération africaine immédiate avec un Premier Ministre pour toute l’Afrique. Alors que sous l’impulsion du président égyptien Nasser, tout le monde semblait s’accorder sur le fait que les frontières des états africains ont été conçues et créées pour fragiliser les Africains, Senghor et Houphouët exigeront et obtiendront comme condition préalable à leur participation à l’OUA qu’il soit inscrit dans la charte : « l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation »  En 2012, 49 ans après, un autre président africain, pour se rendre à sa première participation à la 18ème rencontre annuelle de l’Union Africaine du 25 au 30 Janvier 2012 dans la capitale éthiopienne, doit passer par Paris se faire briefer ce qu’il doit faire et dire à Addis-Abeba. Il s’agit du nouveau président ivoirien, Ouattara, intronisé par Nicolas Sarkozy, unique chef d’Etat Européen présent à la prestation de serment. 
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