à la page 167 du livre intitulé « La route de la Servitude » de l’économiste britannique d’origine autrichienne, Friedrich Hayek (1899-1992) qui écrit : « La meilleure façon de faire admettre aux hommes l’authenticité des valeurs qu’on leur propose, c’est de les convaincre de leur identité avec celles qu’ils avaient, du moins les meilleurs d’entre eux, toujours appréciées, sans toutefois les avoir auparavant parfaitement comprises ou reconnues. On persuade le peuple de troquer ses anciens Dieux contre les nouveaux, en lui faisant croire que les nouveaux Dieux lui avaient été révélés, depuis toujours, par son instinct naturel, mais qu’il n’en avait que confusément senti la présence. La technique la plus efficace pour arriver à cette fin consiste à employer des termes anciens (Si) en leur prêtant un sens nouveau (Dieu, Jésus). »  Voilà comment d’un jour à l’autre, le polythéisme de la spiritualité africaine, des Bamileké, qui fait de tous les ancêtres des divinités est devenu un monothéisme, avec au centre un Dieu unique de préférence chrétien et les ancêtres ne sont plus devenus que les interfaces, les intermédiaires avec le Dieu unique chrétien. La terre sacrée où sont enterrés les ancêtres est devenue non plus le symbole de la fragilité de la vie humaine, mais un confus symbole d’un Dieu unique. « Si », la terre sainte, la terre sacrée est ainsi devenue « Si », Dieu. On y est parvenu comme avait prédit Hayek : « employer des termes anciens (Si) en leur prêtant un sens nouveau (Dieu, Jésus). »
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