La France et l’Union Européenne croyaient isoler le Mali et le punir de sa rébellion contre la soumission. Elles risquent de se retrouver avec le premier morceau du puzzle qui, s’il tombe, peut précipiter l’effritement de l’influence française non plus seulement au Mali, mais dans toute la partie de l’Afrique qu’elle contrôle aujourd’hui. Personne ne sait comment tout cela va se terminer. Mais ce qu’on sait en revanche est que la France traverse un de ses moments les plus difficiles sur le continent africain.  Lorsqu’Emmanuel Macron parle à la jeunesse africaine à Montpelier en juillet 2021, il est très loin d’imaginer c’est justement cette même jeunesse qui va le plus lui donner le fil à tordre. Car ce qui caractérise la moyenne des militaires maliens est leur jeune âge. Cela met la France en déroute, car le comportement des jeunes au pouvoir au Mali ne correspond pas à ce que la France avait prévu.  Il faut juste observer l’alignement des présidents à la rencontre de la CEDEAO et voir la moyenne d’âge de ces présidents, pour comprendre qu’ils n’auraient jamais pris une autre décision, pour fâcher leur maître européen. C’est à cette jeunesse qui sait aller voir ailleurs et comparer les opportunités de chaque probable partenaire que les européens devront s’habituer à côtoyer à partir de maintenant. Si les fils des colonisateurs n’ont pas changé leur désir de domination, ils devront apprendre que les fils des colonisés ne veulent plus rester des colonisés. Et ça Vladimir Poutine l’a bien compris et sait qu’il est la bienvenue dans une bonne partie du continent africain. N’en déplaise à la France et à l’Union Européenne. Est-ce que nous leur demandons de venir demander notre avis avant de choisir leurs amis ?
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