La Chine et l'Occident ne visent pas le même créneau dans les investissements en Afrique. Je ne comprends donc pas de qu'elle concurrence madame la présidente de la Commission Européenne parle. Sur le papier, elle a raison sur une chose : l'occident prête à l'Afrique 10 fois ce que la Chine prête. Mais alors que l'occident finance les déficits budgétaires, la Chine a refusé de se prêter à ce jeu qui consiste à non seulement entretenir la pauvreté du continent africain, mais surtout à le spolier. La Chine prête l'argent exclusivement pour réaliser les infrastructures, les écoles, les hôpitaux, les aéroports, les ports, les autoroutes, les lignes de chemin de fer etc. L'argent prêté doit être remboursé chaque année avec une partie du capital. Cela s'appelle dans le jargon, le service de la dette. Cela a l'avantage de réduire le montant du capital sur lequel s'applique le taux d'intérêt passif pour le pays emprunteur. L'occident dit aux pays africains : vous pouvez dépenser autant que vous voulez pour recruter les fonctionnaires, acheter les parcs de voitures de luxe, acheter les avions présidentiels, vous déplacer en Business classe ou en jet privé, ce n'est pas grave, nous vous prêterons l'argent pour tout payer. Ne vous inquiétez pas, vous nous rembourserez que trente ans. Mais en échange, vous devez ouvrir les portes au FMI qui doit vous prescrire la pilule amère, pour nous rembourser pendant 30 ans. Prenons un exemple concret pour comprendre : le Kenya ! La dette du extérieure du Kenya est de 46 milliards de dollars en 2025. De ce montant, 6 milliards de dollars sont des créances chinoises que le Kenya rembourse chaque année à hauteur de 1,14 milliards de dollars au taux de 3%. Dans cette somme, on a remboursé pour 1 milliard de capital, ce qui permet de réduire drastiquement le montant de la dette elle-même, année après année, baissant de ce fait le montant des intérêts sur le capital, qui n'est plus le montant élevé du départ bien entendu. Et c'est ce que l'occident appelle le piège de la dette : faire rembourser dès la première traite, une bonne partie du capital. Le restants 40 milliards sont les créances occidentales que le Kenya rembourse à 600 millions de dollars par an, au taux de 1,5% pendant 30 ans mais juste d'intérêt. On parlera du remboursement du capital après.
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