Le peintre, dessinateur et écrivain français, Francis Picabia, né le 22 janvier 1879 et mort le 30 novembre 1953, a écrit :
"Les arbres ont des feuilles en été pour se garantir du soleil."
L’idée qu’à chaque réunion du G7, de l’Union Européenne et de l’Otan, à chaque fois que les occidentaux se rencontrent, la tradition veut désormais qu’ils terminent avec un texte présentant la Chine comme l’ennemie à abattre, à détruire. Ce qui est curieux dans tout cela est qu’ils comptent tous sur les terres rares produits et raffinés en Chine pour fabriquer les armes qu’ils veulent utiliser pour détruire cette même Chine.
Et comme les arbres ont des feuilles en été pour se garantir du soleil, la Chine a investi autant d’argent et de ressources universitaires dans les technologies des terres rares, non pas pour un quelconque commerce, mais prioritairement, pour se garantir du soleil en été, pour se protéger des menaces de l’Occident quand elles arriveront.
L’histoire nous enseigne que ce qui est frappant sur les empires en déclin, c’est le fait de faire des bons diagnostics, de dire depuis des années que la dépendance aux terres rares chinoises fragilise toute stratégie militaire de l’occident, mais de ne prendre aucune décision, pour la contrecarrer, mais juste se limiter à multiplier rapports sur rapports. Et ce, jusqu’au jour où la Chine dit : Basta ! Ca suffit ! Exactement ce que nous vivons cers trois derniers jours.
Dans la nuit du 12 au 13 juin, Israël mène une série de bombardements non provoqués, dans plusieurs régions de l’Iran, tuant de nombreux chercheurs iraniens.
Samedi le 23 juin 2025, les États-Unis annoncent d'avoir bombardé les installations nucléaires iraniennes de Fordo, Natanz et Ispahan.
Le point commun de ces deux pays qui bombardent l'Iran où la Chine est en train d'investir 400 milliards de dollars sur 25 ans, c'est l'utilisation des avions comme le F35 dont la moitié des composants sont fournis par la Chine.
Deux jours après le bombardement américain, la Chine prend une décision radicale : désormais elle n'exporte les terres rares que pour des usages civiles. Pire, même pour des usages civiles, désormais, la Chine doit au préalable recevoir et examiner les curriculum Vitae de tous les experts qui doivent faire usage de ses terres rares et surtout, recevoir une description détaillée de ce qu'on veut en faire, avant de décider si vendre ou non.
Dit ainsi, cela vous semble, pas très grave. Mais c’est la véritable déclaration de guerre que la Chine pouvait faire à l’occident durant toutes ces dernières années.
A travers un petit communiqué, la Chine vient de mettre fin au programme militaire des Etats-Unis qui l’avait prise pour cible.
Vous ne pouvez pas clamer haut et fort au monde entier que la Chine est la cible principale ou un ennemi systémique et être ensuite surpris qu’elle décide tout simplement de vous empêcher d’avoir les armes les plus sophistiquées pour la combattre.
Question : Pourquoi la China a pris cette décision maintenant ?
Réponse : Parce que cette guerre de 12 jours a mis en évidence les faiblesses des armes de l’occident qu’on avait déjà constaté en Ukraine dans la fameuse contre-offensive de l’été 2023 de l’Ukraine contre la Russie.
Question : Pourquoi pensez-vous que la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran arrivent à fabriquer des missiles hypersoniques alors qu’aucun pays de l’occident n’y arrive ?
Réponse : parce que la Chine limite déjà de leur exporter certaines terres rares si elles doivent être utilisées dans le domaine militaire.
On dirait que la Chine est en train de s’entrainer pour la prochaine guerre contre les Etats-Unis au sujet de Taiwan. Elle a pris la peine de savoir que les armes hypersoniques iraniennes fabriquées avec les terres rares qu’elle a fournies ont réussi à percer toutes les trois couches du fameux dôme de fer qui était supposé protéger tout Israël.
Mais les images des villes israéliennes en ruine comme des zones de Gaza détruites par l’armée israélienne, incitent à réfléchir, sur quel autre joker les Etats-Unis pourraient offrir à Taiwan, en cas de guerre déclenchée par Pékin.
Pour en savoir plus, je vous invite à faire un tour en Chine, à la lecture des analyses faites par les experts chinois dans la presse chinoise, une dans la région de Henan et deux dans la région de Hebei.
Mais avant, faisons un petit tout en Europe, pour évaluer l’intensité de la dépendance de l’Union Européenne face à la Chine. Et plus précisément en Allemagne, deuxième puissance industrielle de l’Europe, derrière la Russie, supposée avoir un PIB égal à celui d’Espagne en mars 2022, qui se demande s’il est encore possible de se découpler de la Chine pour limiter la dépendance.
Die Zeit est un hebdomadaire allemand d’information et d’analyse politique, créé le 21 février 1946 à Hambourg dans le nord de l'Allemagne et qui paraît chaque jeudi.
L'ancien chancelier fédéral allemand Helmut Schmidt a été l'un des directeurs de publication du journal.
A la une de son édition du 11 août 2022, on pouvait lire ce titre :
"Wie kommen wir von China los ?"
(Comment s'éloigner de la Chine ? ou plus précisément, “Comment se tirer des griffes de la Chine ?”)
Sous-titre : Wie kommen wir von China los? Geschäfte mit dem Milliardenvolk haben Deutschland reich gemacht. Jetzt wird Peking zu einer neuen Gefahr – Politiker und Firmenchefs proben die Abnabelung
(Les affaires avec cette nation milliardaire ont enrichi l'Allemagne. Pékin représente désormais une nouvelle menace : politiciens et chefs d'entreprise préparent la séparation).
Die Zeit écrit :
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“Le contact avec la Chine fait visiblement l’effet d’une drogue, et les responsables politiques, les entreprises et les consommateurs allemands sont de toute évidence sous son emprise”, (…)
“Ils sont accros à leur dose quotidienne de Chine, malgré tous les effets secondaires déjà observés et encore à venir”. (…)
“D’après un sondage de l’institut économique Ifo (Institut für Wirtschaftsforschung), près de la moitié des entreprises de l’industrie manufacturière [allemande] sont dépendantes de leur collaboration avec la Chine.”(…)
“Mais une question reste en suspens : est-ce vraiment une bonne idée de prendre nos distances – et pouvons-nous y arriver ? ”(…)
“Les grandes entreprises allemandes sont dépendantes du marché chinois et de son gigantesque vivier de consommateurs.” (…) beaucoup d’entreprises allemandes ne peuvent fonctionner sans l’aide de leurs partenaires chinois. (…)
“La dépendance à Pékin concerne des matières premières indispensables (les métaux rares et d’autres éléments utilisés dans la construction des batteries, par exemple) et des technologies de pointe (comme l’intelligence artificielle et la 5G).”
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