Voici ce qu'écrit en l'an 1000 avant notre ère, Sushruta, le grand médecin ayurvédique, auteur de l'un des textes fondateurs de cette médecine : « Une personne est considérée en bonne santé lorsque sa physionomie est en équilibre, sa capacité de digestion et son paradoxalement fonctionner bien, ses tissus et ses fonctions d'excrétion sont normaux et son esprit ainsi que tous ses sens se trouvent dans un état de bonheur profond et constant ». Selon ce principe, chaque être vivant est constitué de cinq éléments fondamentaux, la terre, l'eau, le feu, l'air et l'éther, qui s'expriment en trois forces vitales, les trois Doshas, ​​Vata, Pitta, Kapha. La bonne santé dépend de l’équilibre entre les doshas. Pour préserver cet équilibre ou le retrouver, l'ayurvéda propose un ensemble de soins : préparations médicamenteuses à base de plantes, massages à l'huile et soins stimulants et détoxifiants. Il faut compléter son traitement avec la pratique régulière du sport, du yoga et de la méditation, une alimentation végétarienne. Il ne faut boire que des boissons tièdes, jamais froides. Il faut ajouter beaucoup d'épices aux plats. Cela comporte 2 avantages : la plupart des épices sont des anti-inflammatoires comme le poivre et le curcuma, mais aussi, utiliser les épices permet de réduire la quantité de sel dans les aliments. Il faut aussi limiter les protéines animales, responsables des toxines dans le corps. L'Ayurveda vise 3 objectifs : le maintien de la santé, la guérison des maladies et la réalisation de soi. « Charaka », qui est l'un des principaux fondateurs de l'Ayurveda, déclare : « l'objet du traitement dans l'Ayurveda, c'est le patient et non la maladie ». Pour le médecin ayurvédique, appelé « Vaidya », la maladie « n'existe pas » en tant que telle. Elle est plutôt l'expression d'un déséquilibre des trois doshas qu'il faudrait harmoniser. Guérir signifie, découvrir ce qui cause ce déséquilibre. Il faut trouver les Doshas viciés. Et ensuite trouver les raisons pour lesquelles ils sont viciés, et ce n'est qu'après ce stade qu'on peut trouver le bon remède adapté à chaque patient. En Ayurveda, la santé commence par l'hygiène et la prévention : chaque jour, pour éviter de tomber malade, chaque personne doit prendre un bain, se laver les dents, masser la peau, nettoyer les yeux. Chaque jour, il faut également utiliser l'huile pour oidre le corps sous forme d'auto-massage appelé Abhyanga. Cela permet de drainer les toxines du corps vers l'extérieur, avec comme conséquence, une garantie de santé. En Ayurveda, toutes les plantes sont des médicaments. Et les épices sont les meilleurs médicaments. En Inde, l'Organisation Mondiale de la Santé reconnaît cette médecine comme alternative (de confort, mais pas curative) et ne reconnaît pas l'efficacité de telles pratiques. Même si selon elle, ce sont jusqu'à 80 % de la population indienne qui utilise l'une des 7 médecines traditionnelles, en vigueur dans le pays, dont l'Ayurveda, la principale. Toujours selon les décomptes de l'OMS, l'Inde compté en 2019 : 440 000 praticiens traditionnels, 2 300 hôpitaux et 24 000 dispensaires ayurvédiques. En 2014, l'actuel premier ministre, Narendra Modi, crée un Ministère du Yoga qui s'occupe de la formation universitaire et de la délivrance des diplômes dans la médecine traditionnelle indienne. Malgré le fait que son efficacité est contestée par l'OMS, l'Inde a réussi à exporter cette médecine dans plusieurs pays dans le monde à commencer par ses voisins : le Sri Lanka, le Népal.
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