Modibo Keita vient en Chine pour sa première visite au début du mois octobre 1968, puis, il est obligé d'écourter se séjour pour se rendre au Caire où il rencontre le président égyptien Nasser lors du sommet des Non-Alignés. Il rentre au Mali. Puis, à la fin du mois d'octobre et début novembre 1968, il revient à Pékin pour signer les accords pur l'industrialisation de son pays grâce à l'envoi des Ingénieurs chinois. Mais la France qui a décidé que Abidjan serait le centre qui aspire les économies des périphéries que sont le Mali, le Burkina, le Niger, le Sénégal ne l'entend pas de cette oreille et ne veut pas laisser Modibo Keita expérimenter autre chose avec la Chine de Mao. Deux semaines après son retour de Chine, le 19 novembre 1968, à la suite d'un coup d'état, Modibo Keita est renversé et emprisonné à Kidal. Il meurt en détention le 16 mai 1977, pour avoir osé s'approcher trop près de la Chine. Le 2 septembre 2024, c'est bien en honneur de Modibo Keita que le président Xi Jinping fait au colonel Assimi Goïta la promesse de "continuer de faire valoir l'amitié traditionnelle et dans la voie de son développement". Xi Jinping répète mot à mot les propos tenus par Mao Tzedoung à Modibo Keita. En 2024, Xi Jinping a les moyens et la force de frappe que Mao n'avait pas. En regardant la liste de ce que la Chine veut faire du Mali, on comprend vite que le souvenir de la fin tragique d'un chef africain à cause de son amitié avec la Chine est dans tous les esprits. Et la centaine de projets ne sont qu'un début : 1) Faire du Mali la première station de production électrique solaire avec une centrale de stockage au lithium, 2) Bamako va devenir comme Addis-Abeba, un hub aérien avec des vols directs avec la Chine pour centraliser les cargos aériens en provenance de chine et à destination des pays de l'Afrique de l'ouest. Une compagnie aérienne mixte Sino-malienne va voir le jour sur le modèle que la Chine a développé au Laos pour les trains à grande vitesse ou l'est du Laos à 10% (entièrement prête par la Chine et à encaisser sur les billets vendus). Des vols directs de Bamako à Guangzhou sont prévus à des prix de 195 € (aller) et même montent pour le retour non obligatoire, comme ce. Qui se fait déjà avec Le Caire avec des vols directs Le Caire Shanghai à partir de ce prix. 3) Des trains TGV vont relier Bamako à Dakar, Abidjan et Abuja, sur le modèle des liaisons qu'on a en Chine. Aujourd'hui il y a 100 trains TGV quotidiens entre Pékin et Shanghai. En 2024, 55 millions de passagers y ont voyagé pour un bénéfice net de 1'8 milliards de dollars. Ce qui a mis en difficulté les deux principales aériennes du pays qui se disputaient cette ligne, Air-China gérée par la mairie de Pékin et China -Eastern gérée par la mairie de Shanghai. Les deux compagnies n'ont totalisé que 8 millions de passagers en 2024 sur cette ligne de Pékin à Shanghai. C'est ce que la Chine veut transposer en Afrique à partir de Bamako Les TGV chinois voyagent à 450 km par heure ce qui met Pékin à seulement 4 heures de train de Shanghai, c'est-à-dire, plus ou moins le même temps que pour l'avion avec check-in et le temps de la sécurité.
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