QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ? Plusieurs études sociologiques concordantes démontrent que plus les gens sont pauvres et plus ils sont croyants et plus ils sont croyants et plus ils sont intolérants, pace que leur vie se limite à des interdits. En Afrique, les régions les plus croyants sont aussi les plus pauvres. Les groupes ethniques les plus religieux sont aussi les plus pauvres. Parce que souvent, le fait d’avoir perdu les racines et le culte des ancêtres a créé un nouvel individu qui ne sait pas qui il est, dans un monde qu’il a du mal à maitriser. On se retrouve ainsi avec des sans domicile fixe culturels, qui ne savent pas d’où ils viennent, encore moins où ils vont. Ce qui les rend très vulnérables et facilement manipulables par le premier guru arrivé qui s’enrichit sur leur dos en leur promettant, la chance, l’amour, la santé et l’argent. Aux Etats-Unis d’Amérique, par exemple, les états les plus pauvres sont les états les plus croyants en dieu. Il n’a pas été déterminé s’ils sont pauvres parce qu’ils croient en dieu ou s’ils croient en dieu parce qu’ils sont pauvres. L’état le moins croyant, la Californie, est le plus tolérant, mais aussi celui qui met la créativité humaine en avant avec des centres d’excellence comme la Silicon Valley, avec des réalisations de niveau mondial comme Microsoft, Google, Apple etc… Les états du sud les plus croyants comme le Mississipi, l’Alabama, la Géorgie ne sont pas seulement les plus pauvres mais aussi les plus racistes contre les Noirs. Plus on croit en Dieu et plus on applique la discrimination résultant de la division biblique et coranique des races selon laquelle l’Africain est un maudit. Sur ce point, les 3 religions déistes sont concordantes : les Africains sont des descendants de Cham, lui-même à commencer par son fils Canaan, condamnés par Noé à être les esclaves des autres races, c’est-à-dire les descendants de ses frères Sem que sont les Sémites (Arabes et Juifs) les descendants de Japhet que sont les Caucasiens, les originaires d’Europe. C’est d’ailleurs cette explication qui justifie que le groupe raciste Ku Klux Klan utilise une croix comme symbole de la pureté raciale, mais aussi pour se distinguer des personnes d’origine africaine, maudites selon les textes des 3 religions. C’est la même explication que les racistes d’Afrique du Sud utiliseront pour mettre sur pied leur politique d’apartheid. Lorsque des Africains se disent chrétiens ou musulmans, ils adhèrent à des idéologies religieuses qui les humilient depuis leur création. Ils acceptent d’être des maudits, d’être les esclaves des autres races. S’ils le font par ignorance, c’est tout aussi grave, parce qu’ils ont eu la chance de savoir lire et écrire et auraient dû mettre à profit cette grâce pour établir et différencier avec précision et rigueur ce qui concourt de ce qui nuit à leurs intérêts pour l’accomplissement de la dignité humaine et de la liberté mentale. Je suis souvent interpellé sur ce sujet avec des questions du genre : « si tu dis de ne plus croire en dieu, alors avec quoi le remplacerons nous ? » Cette question en apparence anodine est très importante et pleine de signification, parce qu’elle trahit l’état de subalternité de ces croyants qui ne s’imaginent pas libres, libres de ne pas croire, libres de ne pas avoir peur, libres de se concentrer sur l’avenir de leurs enfants sans d’autres conditionnements, libres de vivre sans interdits en dehors de ce que la loi civile du pays impose, ils ne s’imaginent pas un seul instant, tout simplement libre de vivre. Je suggère la solution de revenir à nos sources, à nos racines, pas pour remplacer une prison religieuse par une autre d'origine egyptienne, mais pour marquer le point zéro du départ de la thérapie qui nous manque pour faire face à nos vieux démons de l’esclavage arabe et européen pour finalement avoir l’espace de nous libérer de la pression de nos bourreaux d’hier et d’aujourd’hui pour ruminer notre défaite, pour souffrir du poids de l’humiliation, pour que ça ne se répète plus jamais et pouvoir repartir sur de nouvelles bases, sur des bases plus saines dépolluées de notre plus grande maladie au contact de l’humanité, notre complexe d’infériorité. On peut brûler les étapes en reniant la spiritualité de nos grands-parents jugée primitive, pour embrasser sans vergogne celle de nos bourreaux, mais c’est une navigation à vue, sans cap qui nécessitera tôt ou tard de retourner repartir de là où on aurait dû fixer le départ : de nos racines.