Voilà un minuscule pays des Caraïbes, la Barbade d'à peine 282.000 habitants sur 403 km2 qui vient d'infliger une leçon de Guerre Économique au Cameroun 28 millions d'habitants. Pour relancer le transport publique des bus à Douala et à Yaoundé, le gouvernement camerounais a fait un choix erroné de le confier à un fabricant suédois qui ne dispose d'aucun levier de compétitivité pour imposer une politique durable de transport public, aux mairies des deux principales villes camerounaises. Au même moment la présidente de Barbade, Sandra Mason, qui est connue pour être active pour demander les réparations de l'esclavage aux occidentaux, mène une intense activité diplomatique de séduction avec la Chine qui lui a permis de convaincre BYD qu'elle pouvait faire de ce minuscule pays encerclé par la mer, sa vitrine dans les Caraïbes. Résultat des courses : BYD va ouvrir un bureau dans le pays d'où seront traitées les relations avec toute l'Amérique. En échange, le pays d'origine de la célèbre chanteuse Rihanna, la Barbade vient de recevoir 35 nouveaux bus électriques à prix réduits de BYD. En un an, le maire de la capitale dit que le choix de BYD a fait économiser la moitié des dépenses en carburant pour les bus, de 20 millions de dollars en 2023, à 10 millions de dollars en 2024. À Yaoundé, l gouvernement camerounais n'a toujours pas compris que la mobilité publique de masse en milieu urbain ne peut pas répondre à une logique de rentabilité directe. En d'autres mots, on n'a pas besoin d'avoir pris des cours d'économie ou de mathématique économique pour anticiper que la collaboration entre les suédois et le gouvernement camerounais ne pourra jamais durer plus de deux ou trois ans, avant de tomber à l'eau. C'est le temps moyen, pour que Yaoundé comprenne que l'initiative suédoise ne pouvant se terminer par du profit, elle n'a aucune chance de durer dans le temps. BYD est déjà leader mondial des véhicules électriques. Sa présence à Barbade répond surtout à une logique purement promotionnelle.
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