L’Union est l’un des principaux quotidiens du Gabon. Il y a 8 ans, dans son édition du mercredi 15 Mars 2017, il y avait un article à la une avec le titre :
« Pierrette Béatrice Ntyonga-Pono : le manioc rend-t-il crétin ? »
Ce jour-là, le quotidien gabonais donne une interview à celle qui est considérée comme la première femme gabonaise agrégée de médecine au concours d’agrégation du Conseil africain et Malgache de l’Enseignement supérieur (CAMES), session de 2000, à Yaoundé (Cameroun).
On y découvre une histoire émouvante d’une passionnée allée étudier Pédiatrie au Maroc, jusqu’au jour où elle tombe sur une publication scientifique avec le titre :
"Le manioc, aliment de l'autarcie, peut être aussi source de crétinisme".
C’est la lecture de cette publication scientifique qui va bouleverser sa vie et changer même son parcours académique. Elle ne veut plus continuer à étudier Pédiatrie, mais elle se met à étudier l'endocrinologie, pour venir en aide à son peuple du Gabon, qui a déjà trop consommé le manioc.
Malheureusement, une fois obtenue son agrégation en 2000 à Yaoundé, à son retour au Gabon, pendant 7 longues années, elle ne va pas s’occuper du crétinisme du manioc, pour lequel elle avait étudié au Maroc, mais plutôt subir ce qu’elle appelle, la Sanction des Hommes. Elle dit :
« Ils m'ont fait souffrir. Ils m'ont refusé le service et tout ce à quoi j'avais droit".
Pour être plus précis, allons faire un tour au quotidien qui lui a fait l’interview, l’Union du mercredi 15 Mars 2017.
La journaliste, Line Renette ALOMO écrit :
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Première femme agrégée du Gabon, le Pr Pierrette Béatrice Ntyonga-Pono, en docrinologue, a un parcours qui parle à chacun et, surtout, aux femmes. Pour leur dire qu'aucune excuse n'est valable pour ne point continuer le combat de la vie. Entre deux dépistages de diabète, elle partage son histoire. Un long fleuve pas toujours tranquille.
RIEN ne la prédestinait à la médecine. Car, sa mère était ménagère, et son père, très absent. (...) Chez elle, on ne parlait ni des sciences, ni de médecine, mais du pain quotidien.
Née en 1954 dans la province de l'Ogooué-Maritime, Pierrette Béatrice Ntyonga-Pono débute ses études à Port-gentil. Elle les termine au Lycée Léon Mba. En classe de 4e, elle se lance le défi d'être médecin, en hommage à sa nièce, morte faute de médecin pour la prendre en charge rapidement : « À l'hôpital de Port-Gentil, ma nièce est morte de rougeole, car il n'y avait pas de médecin. Celui qui était là, on ne le trouvait pas et, l'enfant est malheureusement décédé», se remémore-t-elle.
Mais, elle est mauvaise en mathématiques. Pour être médecin, il faut comprendre les maths, pense-t-elle. (...) Débute alors l'aventure.
Désormais, la jeune Pierrette Béatrice est une As dans les matières scientifiques. Elle décroche son baccalauréat scientifique et peut, grâce à une bourse de l'Etat, s'envoler pour Rabat au Maroc pour ses études de médecine. «Je fus major de promotion chez les Arabes», narre-t-elle, pas peu fière.
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