Il y a 20 ans, grâce à Huawei le Cameroun était la vitrine chinoise en Afrique sur la capacité de pénétration de la fibre optique. Avec l'opérateur public camerounais Camtel, le Cameroun a même été doté des infrastructures 5G, en 2018, lorsque la France était encore au 4G. Et puis, la gouvernement camerounais a fait le choix de mettre en avant les intérêts français en donnant à la société Orange le quasi monopole de la téléphonie mobile au Cameroun, avec MTN, qui participe au cirque, juste pour faire croire à la Banque Mondiale que le pays a suivi ses recommandations de la pluralité des opérateurs. Camtel, avec son partenaire chinois, Huawei, puis China Unicom est devenue simple spectateur de la croissance de Orange. Ce que les dirigeants camerounais ont sous-estimé en se mettant dans les bras du loup, était que Orange est un très grand opérateur propriétaire de ses propres câbles sous-marins et qui ne peut se mettre sous Camtel et ses prestataires chinois de Huawei que temporairement. Un peu de notions d'intelligence économique aurait permis d'alerter les dirigeants camerounais sur le fait que dans ces conditions, les infrastructures même super modernes de Camtel installées par Huawei ne seraient jamais rentabilisées. La manœuvre est simple : pour diffuser internet au Cameroun, Orange se fait fournir chez Camtel, c'est à dire en utilisant les câbles sous-marins concurrents. Il ne lui suffit plus que d'investir le moins possible sur ses propres infrastructures de relais terrestres au Cameroun, pour jouer la montre et accompagner doucement mais sûrement, la faillite de Camtel. Lorsque le manque de moyens financiers de Camtel va bientôt se traduire en un manque de moyens techniques, Orange pourra progressivement faire appel à ses propres câbles sous-marins, pour connecter le Cameroun à internet. Échec et mat !
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