A Bafang, je n'ai pas uniquement enseigné à ces jeunes qui sont en train de construire dans le silence et la discrétion l'Afrique gagne de demain, comment maîtriser la production et la distribution de l'eau douce en milieu sahélienne, mais surtout comment réussir à produire le riz, le blé, à 10 tonnes à hectare et le colza, le tournesol à 5 tonnes à l'hectare. C'est ça la nouveauté de l'exploit de ces jeunes qui réalisent des exploits sans dettes, sans aides publiques ou privées et surtout, sans escroquer les gens en levant les fonds sur les réseaux sociaux. Cette jeunesse passe forcément sous les radars des politiciens africains qui ont été formatés avec les idées de soumission du xxème siècle et qui attendent gentillement que les Blancs leur fassent le "transfert de technologie" pour qu'ils osent trouver les solutions novatrices aux problèmes très élémentaires de la famine en Afrique. A Bafang, j'ai enseigné à ces jeunes nouveaux pionniers d'une nouvelle Afrique capable de se nourrir elle-même, que le transfert de technologie n'existe pas, mais la guerre économique dans lequel le chacun doit rechercher tout ce que les autres cachent, pour avoir notre part du gâteau sur la terre que nos ancêtres nous ont laissée. Que ceux qui veulent fuir l'Afrique pour aller trouver le paradis en France, en Allemagne ou au Canada, prennent vite la route avec notre bénédiction. Les autres plus nombreux qui veulent chausser les bottes et les gangs pour mettre les mains et les pieds dans la poussière et la boue de nos terres pour les transformer en richesses et en paradis, sachent qu'ils peuvent compter sur moi, pour leur garantir ma propre transmission générationnelle, afin qu'ils corrigent les erreurs de nos prédécesseurs, pour aller plus vite vers des résultats plus concrets et vérifiables.
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