Nous vivons dans une société très financiarisée. Chacun, se pose d’abord la question de savoir quel placement lui rapporterait le plus à moindre cout. Et si les entreprises européennes ont des problèmes de trouver des liquidités, c’est bien parce que même les banques qui sont supposées les financer, préfèrent jouer à la bourse et acheter les bons du trésor d’un pays comme l’Italie ou l’Espagne, car ça rapporte gros et elles se disent qu’après tout, un pays du G7 ne peut pas tomber en faillite. On arrive ainsi à ce qu’on appelle sur les marchés le Spread. C’est la différence de rendement d’un titre entre un pays réputé vertueux et un autre qui l’est moins. L’Allemagne qui est triple A sert comme référence pour les pays européens avec la base 100. Chaque jour donc, les autorités françaises, italiennes, espagnoles, scrutent à la loupe, ce Spread pour leurs pays respectifs, qui serait, la différence de rendement entre les titres qu’ils viennent de mettre sur le marché et ceux du trésor allemand. Lorsqu’un gouvernement fait des reformes comme celle du travail en France, c’est pour donner un signal à ceux qui prêtent l’argent à la France à travers la bourse. C’est pour les flatter, afin que ce fameux Spread tendent vers le 100 allemand. Car moins les « investisseurs » ou mieux les préteurs d’argent font confiance à un pays et plus il faudra leur donner d’argent en intérêts (pour acheter leur argent) afin qu’ils acceptent d’acheter votre bon de trésor. On dira alors que le Spread est élevé. Et c’est ce Spread élevé qui a fait manger son chapeau à François Hollande lorsqu’il arrive à la présidence et découvre que c’est dans son intérêt de taire les critiques contre l’Allemagne. Mais il oublie de le dire à son ministre de l’économie Arnaud Montebourg. Chaque fois qu’il criait contre l’Allemagne, le Spread augmentait en bourse, c’est à dire que la France empruntait plus cher sur les marchés.
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