Avant hier soir, dans le bus qui nous ramenait de la Foire de Canton à notre Hôtel, en faisant connaissance, mon voisin français m'affirme tout content: "La Chine m'a rendu riche. Un ami m'avait parlé de cette possibilité de proposer mes dessins aux usines chinoises. J'ai laissé ce que je dessinais avant pour me concentrer sur les bijoux. Je suis allé les proposer aux producteurs chinois durant une foire à Yiwu, il y a 3 ans. Sans trop y croire, un peu comme on joue au Loto. Et un an après, un producteur de bijoux genre pacotille m'a appelé pour m'inviter en Chine. Ils avaient validé un de mes nombreux dessins. Résultat, je vin d'acheter une cinquième maison dans le 92 (Paris)." Au moment où les artistes africains passent leur temps sur les réseaux sociaux à s'insulter ou à insulter la Chine, les artistes européens peaufinent les stratégies pour décrocher le contrat avec une usine chinoise qui va changer leur vie. Mais pourquoi les africains sont absents même là où on ne demande que leur créativité, leur imagination pour les produits de demain ? Il y a très certainement le problème de manque de la bonne information, mais il faut aussi constater que les artistes africains se posent rarement le problème de l'utilité de leurs œuvres.