En Afrique, nous sommes habitués aux intellectuels qui jouent aux griots des hommes politiques et n’appellent le chef de l’Etat qu’en y ajouter Son Excellence. Je me rappelle lorsque j’étais jeune, les journalistes camerounais n’appelaient notre président de la république Amadou Ahidjo qu’en lui ajoutant El Hadj. Personne de nous ne savait ce que cela voulait dire. Et puis est arrivé Paul Biya que les nouveaux griots n’ont appelé qu’avec Son Excellence. Et pour voir combien ça me sonnait bizarre, j’ai essayé d’appeler Sarkozy, Son Excellence Sarkozy ou Son Excellence Hollande. Ou même son excellence Macron. Ca sonne tellement bizarre. En France, on assiste à une autre forme de griot des intellectuels. C’est la soumission aux Etats-Unis. Les intellectuels français pour la plupart vouent un culte d’asservissement à tout ce qui est américain que je me demande souvent si les américains eux-mêmes ne doivent pas souvent avoir honte de constater que des intellectuels soient si nombreux en France à renoncer à leur dignité et à leur fierté d’humain pour jouer aux larbins des américains.