Et puis, l'opposition a fêté. De nombreux jeunes qui n'avaient connu comme seul président que Compaoré ont fait la fête. L'opposition a cru par naïveté qu'elle aurait finalement pris le pouvoir qu'elle n'arrivait pas à conquérir depuis des années. Dans tous les systèmes politiques du monde entier, le pouvoir est avant tout le résultat d'un rapport de force qu'il soit militaire, financier ou économique, pour avoir avec de son côté, la majorité de l'opinion publique. On ne peut pas perdre dans ce rapport de force et espérer tout de même prendre le pouvoir en cadeau. Cette naïveté a été mise en évidence en Tunisie où Ben Ali était le diable incarné et c'est après que le peuple a compris que cela, au fond ne changeait rien d'essentiel. En Egypte, c'est Hosni Moubarack qui était le diable et il a suffit 2 ans au peuple pour rechercher la protection de l'armée. Les membres de l'opposition font leur travail de crier haut et fort, que celui devant qui ils n'arrivent pas a remporter le rapport de force est un diable, mais cela ne va pas nous faire perdre de vue le fait que la politique est trop présente, que dis-je, elle est omniprésente dans les discussions et les débats en Afrique. Cette situation vient du fait que les opérateurs économiques font défaut, parce qu'il y a un vrai déficit d'industriels. La jeunesse Burkinabe croit qu'avec l'arrivée d'un nouveau chef d'Etat, elle va trouver du travail et du bonheur. Ce qu'elle ne sait pas est que l'Etat ne peut pas recruter tous les Burkinabé. Et pour trouver du travail, ce n'est pas du changement de régime dont ils avaient besoin, mais d'un nouveau postulat pour que nous soyons fiers de ce que nous sommes, condition essentielle pour nous présenter en guerriers à la rencontre avec les autres peuples.