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539- 2/3 La Chine veut exporter son électricité low-cost vers l’Europe (pour tuer les EDF, Total Energies etc. )
En 2019, la Chine devrait achever une ligne à ultra haute tension de 1,1 million de volts (1.100 kV), reliant les grands barrages hydrauliques de la province du Xinjiang, au nord-ouest, à l'Anhui, sur la côte Est. Cette « autoroute de l'énergie », Changji-Guquan, permettra d'acheminer 12.000 MW d'électricité, l'équivalent de deux fois la consommation électrique suisse, sur 3.200 kilomètres. Soit, 50 % d'électricité de plus qu'avec les lignes ultra haute tension actuelles à 800 kV.
La revanche du courant continu sur le courant alternatif
Pour transporter l'électricité sur des milliers de kilomètres, la Chine s'appuie sur la technologie dite CCUHT (courant continu ultra haute tension ou UHVDC en anglais), dont la tension dépasse les 800.000 V (800 kV). Cette dernière connaît un véritable renouveau depuis les années 2000, avec l'allongement des distances et des puissances transportées. D'habitude, le courant alternatif (AC) est privilégié pour transporter l'électricité, car cela permet d'utiliser des hautes tensions, donc de réduire les intensités et de limiter les pertes par effet Joule. Mais au-delà d'une certaine distance, le courant alternatif implique un ajustement permanent de la puissance, qui doit être compensé à intervalles réguliers pour maintenir la tension. Ces fluctuations de puissance entraînent des variations de fréquence, qui peuvent, à leur tour, perturber le reste du réseau. Le courant alternatif ne permet pas non plus d'interconnecter deux lignes de fréquences différentes, qui doivent alors passer par un transformateur en courant continu. La fiabilité des lignes en courant continu est également bien meilleure dans le temps et surtout, leur coût est près de deux fois inférieur à celui d'une ligne AC (en moyenne, 2 euros par kilomètre en terrestre et 3 à 5 fois plus, pour un câble sous-marin).
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