Je n'étais alors qu'un jeune étudiant de deuxième année d'Economie à l'autre Université de la ville italienne, celle dite Degli Studi de Perugia. Mais je prendrais la parole à la fin de son exposé pour démonter pièce par pièce tout l'exposé de "Monsieur Afrique" du président Mitterand.  Lorsqu'il reprend la parole pour me répondre, plutôt que de balayer d'un revers de main l'anti-thèse d'un jeune étudiant fougueux de deuxième année d'économie, il va plutôt me donner raison. Et du coup, c'est moi qui me trouvais déstabilisé, puisque dés lors, mes flèches ne servaient plus. Mais sur un point il refuse de me donner raison : il affirme qu'il n'existe aucun complot contre le continent africain venant des européens. Et à ma grande surprise, il demande à me parler après la rencontre. C'est alors qu'il va me donner ses cordonnés personnels pour qu'on continue la discussion. Il prend mon adresse. Après son retour à Paris, il m'envoie le premier courrier. L'enveloppe portait le nom d'un expéditeur un peu spécial, ce qui avait poussé à la curiosité même le postier italien, qui voulait à tout prix savoir ce que contenait une grande enveloppe venant d'un tel expéditeur : Présidence de la République Française. Moi aussi. Dans cet échange épistolaire qui durera quelques années, Edgard Pisani me fournissait preuve à l'appuis les informations selon lesquelles les dirigeants africains étaient la première cause de la pauvreté des populations sous leur commandement. Quand Mitterand arrive au pouvoir en 1981, il le fait nommer Commissaire Européen au Développement. C'est lui qui est chargée dans la partie européenne de distribuer une enveloppe de 2 milliards de dollars par an aux pays signataires de la Convention de Lomé. Il a donc suffisamment de preuves sur ce qu'il affirme pour me convaincre. Et je redoublais à chaque fois d'effort pour le contredire et apporter les maigres preuves en insistant sur le fait que ces dirigeants africains n'avaient pas de vrais leviers pour agir convenablement.