Je cachais habilement donc ma pauvreté dans mon habillement, toujours impeccable. Pour mes camarades italiens au contraire, ils étaient convaincus que je devais leur cacher que j'avais des parents nantis en Afrique. Alors que je me contentais de jouer au bluff pour m'éloigner le plus loin possible du stéréotype d'africain pauvre qui doit susciter la pitié d'un blanc. Je trouvais ce type de condescendance raciale et de piétisme sociale, insupportable.  Ayant compris le caractère fondamentalement opportuniste de l'être humain, pour avoir la demande d'amitié de presque tout le monde, il me restait une dernière chose à faire, la plus importante : démontrer à travers mes notes que j'étais plus intelligents qu'eux tous.