Nous sommes en Mars 1988, (c'est à dire qu'il y a 37 ans que cette photo a été prise), je me rendais à Moscou, en Union Soviétique. Je n'étais qu'un simple étudiant de 3ème année, en faculté d'Economie et Commerce ( sciences économiques) à l'Université de Perugia (Pérouse) en Italie. Mais déjà, j'étais intrigué par les applaudissements que tout l'Occident faisait à Gorbatchev, le dernier président de l'Union Soviétique. Et alors, connaissant le mode opératoire des occidentaux lorsqu'ils commencent à applaudir leur adversaire, je me doutais bien que quelque chose allait se passer, que l'Union Soviétique allait vers un crash. Je voulais alors voir par moi même la fameuse Glasnost et la Pérestroïka, un vrai enfumage de l'occident pour pousser à la faute l'ennemi de toujours, l'URSS. Le résultat des analyses de mon séjour moscovite servira pour ma contribution dans mon premier livre, un livre collectif (7 auteurs) qui sortira en Mai 1990 avec le titre : "L'Afrique, l'Europe et la Démocratie Internationale". Voici ce que j'écrivais à la conclusion de mon analyse dans ce livre : ==================================== "Sans faire le procès du socialisme réel et encore moins celui du capitalisme, nous avons vu que ce serait une grave erreur de croire que la chute du socialisme gratifie en quelque manière que ce soit, le capitalisme: car si le capitalisme s'analyse de l'intérieur critiquement, on pourrait reconnaître que d'un point de vue de l'organisation c'est peut-être un modèle plus proposable que le socialisme. Sauf que l'alternative au socialisme réel n'est pas le capitalisme, encore moins un autre système. L'alternative est dans la population concernée. L'alternative est dans la possibilité que les populations en mûrissant peuvent se rendre compte des erreurs du passé et, de là, être conscientes de ce qu'on peut exiger et entreprendre afin que la société soit conçue à la dimension de l'humain. L'alternative au communisme n'est pas le capitalisme, parce qu'il n'y a pas eu de guerre opposant le communisme au capitalisme. Les systèmes ont échoué parce que les populations les ont fait échouer, et c'est la véritable croissance, la véritable voie de maturation d'un peuple. S'il y a eu une guerre et bien combattue, mais sans effusion de sang (hormis en Roumanie), c'est parce que ces systèmes se sont décomposés à l'égard de la force critique de la société et ceci est autant valable pour le capitalisme qui même s'il inflige des mécontentements à ses populations de manière moins dramatique que le communisme, n'est pas à l'abri des vives tensions déstabilisatrices." Jean-Paul Pougala (étudiant) Perugia Mai 1990.
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