Dans son livre « Africa Unite, une histoire du panafricanisme », La Découverte, 2014, p. 143-168. Amzat Boukari-Yabara écrit : « Selon l'historien Basil Davidson, alors que la production de cacao au Ghana est passée de 350 000 tonnes en 1960 à 494 000 en 1965, les recettes réalisées en 1965 sont inférieures à celles de 1960. Alors que les relations avec les pays occidentaux se dégradent, Nkrumah opte officiellement pour le marxisme lors de la XIe conférence du CPP. Sous la doctrine du « consciencisme » (ou « nkrumahisme »), une économie planifiée est mise en place et un plan septennal est adopté en 1964, devant se traduire par une forte politique d’investissements publics de façon à réduire la dépendance économique vers l'étranger. ». On constate que Nkrumah ne fait pas les choix d’une forte politique d’investissements publics par conviction, mais à cause des échecs et de la déception des  promesses qu’il continue de propager dans son discours d’inauguration du barrage que nous avons vu plus haut.   La quasi-totalité des héros africains des indépendances, sont devenus des chefs d’état, non pas parce qu’ils avaient lutté contre la colonisation ou contre l’impérialisme. Ils ont été choisis par le colon non pas pour diriger ces pays, mais pour administrer des colonies et donc les remplacer à la tête des pays africains, parce qu’ils avaient donné un gage de loyauté face aux idées coloniales, que dans la pratique, rien ne changerait effectivement. Il me plait de conclure avec deux citations : « Le Congrès américain qui représente les États américains avait demandé que soit coupée toute aide à l’Égypte, car nous avons refusé d’accepter l’occupation et l’exploitation de notre territoire. Ce fut notre punition », Discours de Gamal Abdel Nasser [annonçant la nationalisation de la Compagnie du Canal de Suez] (Alexandrie, 26 juillet 1956), Source : http://www.cvce.eu/obj/Discours_de_Gamal_Abdel_Nasser_Alexandrie_26_juillet_1956-fr-d0ecf835-9f40-4c43- a2ed-94c186061d2a.html.  « Les gens en Occident ne sont pas intéressés par de sérieuses études coloniales, ils veulent des histoires de voyages qui leur fassent comprendre que les Noirs sont à leur place et que tout va bien. » Lettre de Padmore à la journaliste britannique Cunard, le 29 novembre 1953, avec qui ils ont écrit ensemble le livre "The White man duty". On ne quitte pas un maître pour un autre ? Nasser a réussi à nationaliser le Canal de Suez qui est encore aujourd’hui en 2025, le principal post d’entrée de devise de l’Egypte, même devant le tourisme. Il l’a fait grâce aux menaces militaires de l’Union Soviétiques contre la France et le Royaume Uni d’utilisation de la bombe atomique sur Paris ou Londres. Est-ce que pour ce soutien militaire ayant servi à garantir la défense des ressources du pays, l’Egypte est devenue une colonie de Moscou ? Bien sûr que Non ! Mais force est de constater que sur cette époque, l’Egypte est le seul pays sanctionné par Washington. Si les recettes occidentales appliquées au Ghana suffisaient pour instaurer la démocratie et devenir aussi riche que les pays occidentaux qu’on veut copier, il y a longtemps que le Ghana serait devenu un exemple de prospérité en Afrique et dans le monde. Ce que je reproche aux dirigeants africains est justement cet exemple que nous avons vu plus haut qui dit que : « La production de cacao au Ghana est passée de 350 000 tonnes en 1960 à 494 000 en 1965, les recettes réalisées en 1965 sont inférieures à celles de 1960. » Si les recettes de la vente du cacao du Ghana de 1965 sont inférieures à celles de 1960, alors que les quantités ont augmenté, presque doublé, la raison suggérait de passer à autre chose. Le président Nasser en Egypte, le plus haï de l’Occident, a arrêté l’économie coloniale de la production du coton, dès qu’il a constaté qu’il ne pouvait pas contrôler son prix sur le marché de Londres pour mettre sa population à produire en masse les dattes, vendues dans tout le Moyen-Orient à son prix.  Qui oblige les autres pays africains à persévérer dans la culture des plantes qui contribuent à appauvrir leurs populations, pas d’aujourd’hui, mais depuis 1965, comme dans le cas du cacao ? Sans la rupture avec la colonisation, comme a fait le président Nasser, nous pourrons continuer a raconter les belles histoires à la Padmore, sur les voyages en Afrique où les Africains sont toujours souriants et accueillant et où tout va bien, cela nous condamnera à observer les aigles de descendre aussi bas que nous les poules, mais il sera dès lors évident que jamais nous restés des poules ne pourrons monter aussi haut que les aigles de l’occident que nous aimons singer.
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