Pour espérer résoudre l'épineux problème dit de la "vie chère", et qui s'appelle ailleurs, l'inflation, le politicien d’un pays libre, ce qui n’est pas le cas du Sénégal ni du Cameroun, dispose de trois leviers :
1) Le prix plafond (Prix Maximum)
2) Le prix plancher (Prix Minimum)
3) La monnaie (Contrôle de l’inflation)
Installez-vous bien dans votre fauteuil, je vais tout vous expliquer.
Le Prix Plafond (Prix maximum) :
Les politiciens peuvent faire le choix de fixer un prix maximum pour les produits de base, afin de permettre aux citoyens les plus démunis d’acheter ces produits sans difficulté. C’est ce qui se passe dans de nombreux pays africains, comme le Cameroun, pour le carburant et le pain de blé.
Au Cameroun, depuis des années, comme un peu partout en Afrique, pour éviter les révoltes de la faim, le président Paul Biya a commis une erreur de débutant en économie, en décidant de fixer des prix plafond sur certains produits dits de base, comme le pain de blé et le carburant. La conséquence a été catastrophique sur le plan de la macro-économie, de la santé fiscale du Cameroun et par conséquent, des comptes de l’état qui a fait le choix d’offrir du carburant gratuit à des possesseurs grumiers, des voitures de gros cylindrés, c’est-à-dire bien entendu en limitant les investissements ailleurs notamment dans l’éducation ou la sécurité des Camerounais.
La raison de cette perversité tient au fait que lorsque vous limitez le prix d’un produit, puisqu’il est disponible partout et moins cher, les citoyens ont tendance à sur-consommer ce produit et donc en créer sa rareté et comme en face, l’offre ne peut pas suivre, il faut l’importer et en important, on tue les emplois, on dégrade les comptes publics.
Lorsqu’on bloque le prix d’un produit, le mécanisme de régulation de l’équilibre du marché entre l’offre et la demande n’est plus opérationnel et par conséquent, les producteurs trouvent qu’il n’est pas très intéressant d’investir dans la production d’un tel bien, ce qui accélère sa rareté.
Comme conséquence, en plafonnant le prix du blé au Cameroun, aucun citoyen camerounais n’a jugé utile de se lancer dans sa production. On a invoqué la raison climatique, mais c’était faux. La principale raison était financière.
Il ne restait au gouvernement camerounais que d’importer massivement ce blé, c’est-à-dire de pénaliser la production locale de ce qui aurait substitué ce blé, comme le riz, le mil, le sorgho ou le maïs. Et pour maintenir le prix plafond, le gouvernement camerounais s’est lancé dans une course d’obstacles sans fin, où il fallait désormais subventionner ce blé importé, à hauteur de 400 FCFA par Kg de blé importé au Cameroun.
En d’autres mots, pour lutter contre la vie chère, le gouvernement du président Paul Biya a fait le choix du premier levier dit du Prix Plafond qui, comme en Union Soviétique hier, a plutôt contribué à affamer les camerounais, parce que les personnes qui possédaient suffisamment des capitaux n’ont pas jugé intéressant de les investir dans l’agriculture, qui a été au final abandonnée aux plus pauvres qui ne s’y sont lancés que parce qu’ils n’avaient rien d’autres à faire pour survivre et qui au final attendaient eux aussi l’aide de l’état pour produire le moindre kg de riz ou de maïs capable de finir sur le marché.
Lire le contenu
....
Dernières nouvelles