"Le docteur Louis-Paul Aujoulat foule le sol camerounais par l'entremise de l'association Ad Lucem en 1935. Sous le manteau de la charité chrétienne, il marque sa présence au Cameroun par un humanisme débordant qui lui a valu le sobriquet Aujoulat l'africain. Cette popularité le propulse dans l'arène politique : il est élu député à la première Assemblée constituante de juin 1946. Parlementaire, il se donne corps et âme à tâche d'arrimer le Cameroun à l'Union française et, surtout, à former une élite camerounaise garante des intérêts de la France. C'est ainsi qu'il se mettra en travers des aspirations des nationalistes camerounais. Il tombe en disgrâce en 1956, face à son filleul André-Marie Mbida. Le docteur Aujoulat a laissé au Cameroun les stigmates d'une part de l'homme qui aura combattu avec détermination la conquête d'une indépendance réelle, telle que revendiquée par les nationalistes, et d'autre part de l'architecte de la politique tendant à intégrer et à maintenir le Cameroun sous le joug de la France par le biais d'une indépendance factice."