J'avais lu dans l'encyclopédie de mon lycée que la papier avait été inventé en Chine en l'an 105, mais qu'il avait fallu attendre l'an 1250 pour qu'il arrive en Europe, en Italie, à travers les prêtres catholiques. Et qu'il avait fallu attendre l'an 1799, pour qu'un certain Louis-Nicolas Robert invente la première machine pour fabriquer le papier bon marché et donc, le rendre accessible à tout le monde et faire profiter de l'imprimerie rotative que Gutembert venait d'inventer en 1455.
J'avais aussi appris qu'en 1825, Nicéphore Nièpce avait inventé la photographie. Mais que pour que toutes ces images trouvent un support (papier photographique, pour être exposées et admirées, il avait fallu attendre l'an 1847, pour qu'un certain Louis Blanquart-Evrard développe le papier albuminé grâce auquel on pouvait réaliser les tirages photos.
Cela m'encourageait à penser que ce n'était pas trop tard si le Cameroun débutait à produire son premier support (papier photo) 134 ans plus tard, en 1981.
Pour moi, chacun avait son rythme pour rattraper son retard technologique.
Si les européens avaient attendu 1145 ans pour être au courant que les chinois avaient inventé le papier et l'imprimerie, et avaient pu combler leur retard jusqu'à dépasser les chinois, ce n'était pas honteux que le Cameroun se rende compte de son retard de seulement 134 ans et cherche à le rattraper dans ce camp du papier photographique.
J'étais convaincu que le Cameroun devait développer l'industrie graphique, sans oublier la communication graphique et la production des emballages. Mais pour y arriver, il fallait maîtriser ce que les autres ne voulaient pas nous dire.
Et le plus difficile, comme je pouvais m'y attendre était d'arriver au coeur des secrets industriels qui permettaient de mettre ces produits sur le marché, si chers pour nos poches de pauvres élèves.
Je voulais savoir comment ces 3 entreprises faisaient. A défaut de le découvrir, j'ai compris que je devais m'intéresser à l'histoire de leurs débuts et peut-être j'aurais découvert un secret caché.
Pour y parvenir, je paye un abonnement au Centre Culturel Français de Douala, où je profite de ma position de Président du Club Photo-Ciné pour m'y rendre les jeudis pour rendre les films projectés la veille et prendre les films du mercredi suivant. Je profitais ainsi de ces sorties, pour emprunter les livres au même endroit.
La plupart des jeunes camerounais abonnés à cette bibliothèque française, la plus grande de la ville de Douala à l'époque, empruntaient surtout les livres de la collection des bandes dessinées. Pour moi, c'était un vrai gachi.
Pendant 6 mois, je n'ai emprunté que les livres parlant de photographie. Surtout, de l'histoire de la photographie. Mais j'étais surtout à l'affût de toute petite informtion sur les 3 entreprises qui nous vendaient les papiers. J'ai ainsi pu découvrir que toutes les 3 avaient beaucoup de choses en commun, comme le fait d'avoir toute été créées au 19ème siècle.
Je vais ainsi découvrir que Ilford était une entreprise britanniques créée dans la ville qui portait son nom, à Ilford, à l'est de Londres en 1879 par un certain Alfred Hugh Harman.
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