Du 1er au 8 septembre 1993, à Ventotene en Italie, comme chaque année à la même époque, il y a 31 ans, j'ai contribué en 1993 à former les jeunes européens à aimer leur continent, et à comprendre très tôt les enjeux, les pièges et les non-dits de la démocratie internationale. Pourquoi Ventotene ? Il y a 31 ans, ici sur l’île italienne de Ventotene où est née l'idée de la fédération européenne durant la deuxième guerre mondiale, je participais comme formateur à l'éducation civique des jeunes partis de toute l'Europe pour développer en eux l'esprit de patriotisme européen. Des jeunes qui, pendant une semaine sont formés à relativiser le sentiment nationaliste, pour converger un patriotisme continental européen, vers l'intégration européenne. Depuis 1987, j'ai été de toutes leurs batailles pour accompagner la réussite de la fédération européenne. J'étais alors convaincu que nous travaillions ensemble pour unir d'abord l'Europe avant d'Unir l'Afrique. Ma naïveté va prendre fin avec la guerre en Libye, alors que je tente de faire jouer tous mes leviers européens pour empêcher qu'on ne tue l'homme qui le mieux œuvrait pour la fédération africaine, le Guide Libyen Kadhafi. Monsieur Berlusconi (de droite), président du conseil italien est contre l'assassinat de Kadhafi, à ma grande surprise, tous mes amis (de gauche) avec qui nous avons milité des années pour l'Europe étaient pour, à commencer par l'homme de gauche, ancien président du Mouvement Européen où je l'ai connu, devenu président de la République italienne (Giorgio Napolitano), va mettre son poids dans la balance et faire pression pour que le parlement italien vote contre l'avis de Berlusconi et autorise l'Otan à utiliser le territoire italien pour aller détruire la Libye. Une note m'arrive du président du MFE Lucio Levi avec un contenu bref, mais lapidaire "Caro Jean-Paul, questa volta non ti seguiamo" (cher Jean-Paul, cette foi-ci, nous ne te suivons pas). Le 20 Octobre 2011, l'Otan a réussi sa mission : le Guide Lybien est assassiné. Pour avoir été contre le bombardement de la Libye, Le 12 novembre 2011, à travers une manœuvre souterraine de Sarkozy, Merkel et Napolitano, Silvio Berlusconi va subir une sorte de coup d'Etat, il sera alors renversé et remplacé par Mario Monti. Le tout sera officialisé par un communiqué du Quirinale (Présidence italienne) à 21h42 qui annonce triomphalement : Silvio Berlusconi n'est plus Président du Conseil Italien. Trop c'est trop ! Et depuis lors, nos chemins se sont divisés. Ils étaient nombreux à m'expliquer qu'ils apportaient la démocratie Internationale en Libye. Aujourd'hui en regardant cette photo d'il y a 31 ans, et en voyant dans quel état est réduit l'ancien pays le plus prospère d'Afrique, la Libye, j'ai envie de me demander si alors, je n'avais pas commis une erreur de jugement de militer en compagnie de ces personnes trop incohérentes entre les principes énoncés de "démocratie internationale" et leur envie de prédation. L'EPILOGUE 31 ANS APRES Aujourd'hui, ce sont mes nombreuses erreurs qui restent des acquis pour convaincre les jeunes européens à aimer l'Europe que je traduis aujourd'hui dans la "Géostratégie Africaine", et dans l'Intelligence Economique et Stratégique, pour un patriotisme africain réel et concret, basé sur une formulation africaine du capital. Et ça marche. Beaucoup croient que réunir des jeunes africains à Bafang, à Paris ou à Guangzhou ne relèvent pas d'un plan bien pensé et corrigé sur la base des connaissances muries en Intelligence stratégique au contact de nos plus grands adversaires et voisins, les Européens. Depuis que j'ai créé cette initiative pour parler d'industrialisation du continent africain, à la recherche de cet élément de départ, le capital, pour construire notre propre architecture de révolution africaine, en parfaits copieurs que sont certains africains, cela a fait naître la vocation à plus d'un, de faire des formations. Ils vont désormais tous vous expliquer comment on fait les affaires, sans avoir jamais fait eux-mêmes. Mais qu'importe, ils ont lu le livre "Père-Riche, Père Pauvre" de Kyosaki et ils y ont tellement découvert des choses qu'ils ne connaissaient pas, qu'ils se sentent des génies et veulent vous enseigner toutes les connaissances inédites qu'ils ont apprises en un livre. J'ai récemment rencontré un monsieur à Douala qui me disait avoir crée une formation pour élever les crevettes. Et quand je lui ai demandé quelle productivité il compte espérer de ses apprenants, il m'a bonnement répondu que lui-même n'en savait rien, puisqu'il s'était juste inspiré de mon post sur les "crevettes de la honte" et il s'est documenté et à mis sur pied sa formation, pour dit-il "profiter de la publicité que vous avez faite sur votre mur sur la culture des crevettes camerounaises" Le pire dans tout ça était qu'il avait cité mon nom dans son texte promotionnel, faisant croire aux futurs apprenants que j'étais d'accord avec lui. Quand j'écris de politique, c'est parce que cela fait toute une vie que j'en parle, depuis le banc de l'Université en Italie.