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1712- 1058- Partie 2/4 Voici comment l’Europe continue d’utiliser le système scolaire pour soumettre les africains ----------- (Extrait de la Leçon d'Education Politique n° 1058 de Jean-Paul Pougala publiée il y a un an, le 14 mars 2024 republié le 15/08/2024 à l'occasion de la commémoration des 80 ans du débarquement des troupes dites africaines en Provence)
Mardi 26 juillet 2022 à Yaoundé, lors d'une conférence de presse avec son homologue camerounais Paul Biya, le président français Emmanuel Macron critique "l'hypocrisie" du continent africain vis-à-vis de la Russie, parce que certains dirigeants africains dont celui camerounais, refusent de condamner la Russie pour son invasion de l'Ukraine. Il dit :
"Je vois trop souvent de l'hypocrisie, en particulier sur le continent africain (...) à ne pas savoir qualifier une guerre, parce qu'il y a des pressions diplomatiques, je ne suis pas dupe".
De quoi parle le président français ?
Pourquoi se permet-il une telle arrogance de ne pas reconnaître aux dirigeants du continent africain la liberté de condamner ou de ne pas condamner qui ils veulent en fonction des intérêts de leurs peuples ?
Pour répondre à cette question, il faut revenir en arrière de plus d’un siècle, en 1919 et lire un petit opuscule de 66 pages, intitulé : « Les Deux routes, conseils pratiques aux jeunes fonctionnaires indigènes » écrit par le théoricien de l’éducation coloniale française pour l’Afrique, Georges Hardy, édité par l’Imprimerie du gouvernement général (France).
Georges Hardy y décrit : « les exigences spécifiques de qualités attendues de la part d'enseignants indigènes, aussi bien professionnelles que personnelles, dans tous les domaines, en partant de situations très concrètes comme la correspondance administrative, les rapports avec la hiérarchie, la famille, la bonne façon de gérer son salaire ».
Parmi les différents chapitres, celui auquel se réfère le président français pour se fâcher à Yaoundé au point de parler de l’hypocrisie du continent africain s’appelle : les « rapports avec les Européens », un vrai plaidoyer pour l'humilité que doivent avoir les africains pour mettre en valeur la grandeur des Européens, et les suivre même dans leurs décisions les plus erronées comme leur soutient à l’Ukraine contre la Russie. Hardy écrit :
« L'égalité, nous ne voulons pas la réaliser par le bas ; nous prétendons au contraire, vous élever peu à peu, vous qui naissez à la vie civilisée, jusqu'au degré d'intellectualité et de moralité que nous avons atteint ; laissez-vous donc guider; soyez des disciples calmes, soumis, corrects ; imitez dans votre travail et votre conduite, les meilleurs d'entre nous, et considérez même les moins bons d'entre nous comme des frères aînés que vous devez respecter toujours et de qui vous devez vous faire admirer ». ALLELUIA! AMEN!
Macron se fâche que devant un conflit en Ukraine, les africains aient fait usage de leurs cerveaux pour décider de ne pas condamner la Russie. Est-ce que les Européens avaient consulté les Africains avant de prendre les sanctions contre la Russie ?
Est-ce que les Occidentaux avaient consulté les Africains avant d’envoyer les milliards de dollars et les armes toujours plus sophistiquées à l’Ukraine ? De quoi donc peuvent-ils s’autoriser de prétendre que les africains fassent exactement les mêmes choix qu’eux, sans en avoir été informés des motivations ?
C’est parce qu’ils ont passé leur temps à manipuler les africains à travers l’éducation coloniale et un matin du 24 février 2022, lorsque débute la guerre d’Ukraine, ils découvrent que l’œuvre d’infantilisation et d’abrutissement des africains à travers l’école n’avait pas bien marché et que ces derniers avaient malgré tout, commencé à réfléchir, à oser et non plus juste exécuter.
Ils découvrent avec stupeur en même temps, que ces africains avaient commencé à ne plus considérer les plus idiots d’entre les Européens comme leurs références à respecter et à se faire admirer.
Macron découvre etonné, et parle d’hypocrisie du continent africain, que plus jamais, les africains ne voulaient plus considérer « même les moins bons d'entre eux (européens) comme des frères-aînés à respecter toujours et de qui se faire admirer ».
Les colonialistes occidentaux qui n’ont jamais renoncé de continuer à piller l’Afrique, ont un discours bien rodé, qui sert d’écran de fumée pour empêcher qu’une conscience collective efficace puisse mettre fin à leur domination ne débute en Afrique. Il s’agit tout simplement d’accuser tous ceux qui peuvent menacer leurs actes de spoliations centenaires de l’Afrique de la même chose.
C’est de soulever une sorte d’écran de fumée pour confondre tout le monde et le pire dans tout cela, c’est qu’en conclusion, ils se projettent même comme ceux qui sont les seuls à sauver le continent africain, sans que ses intellectuels ne reviennent à la question originale et la seule qui vaille à mes yeux : sauver l’Afrique de qui ?
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