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Il existe une belle fable, récitée par les religions dites abrahamiques déistes (judaïsme, christianisme et islam), selon lesquelles, Dieu a créé Adam, le premier homme sur la terre. Et puisque ce dernier s’ennuyait, il lui a crée la femme, Eve. Et puis cette dernière a cédé à la tentation du diable qui est venu sous forme d’un serpent. Et puis a mangé le fruit interdit par Dieu, apparemment la pomme. Et Dieu se face et punit les deux amants en les chassant du paradis où ils avaient tout sans travailler. Désormais, ils doivent souffrir pour gagner le pain pour survivre, eux et tous leurs descendants que nous sommes.
Même si les auteurs de cette fable se sont trompés de fruit parce que la pomme ne pousse pas au désert, encore moins au Moyen-Orient où est supposée se dérouler la fable, mais ce qui nous intéresse pour notre analyse d’aujourd’hui c’est le nom qui lui est donné : le « péché originel ».
En économie, on appelle ce que Bassirou Diomaye Faye vient de faire et que Alassane Ouattara avait fait avant lui, en allant emprunter l’argent à travers les Eurobonds à New-York : le « péché originel ».
Ce sont les économistes américains Barry Eichengreen et Ricardo Hausmann qui ont créé en 1999 la théorie du « péché originel », comme étant « l’incapacité d’un pays à emprunter à l’étranger dans sa propre monnaie » et, comme conséquence immédiate, l’incapacité à se protéger vis-à-vis des non-résidents.
C’est quoi le lien avec le « péché originel » de la bible ?
Les amants, Adam et Eve ont préféré un plaisir éphémère présent de la pomme, qui les a conduits à perdre le bonheur perpétuel du paradis.
Pourquoi un pays peut-il aller sur les marchés internationaux de New York emprunter de l’argent ?
Barry Eichengreen et Ricardo Hausmann disent que cela est dû à la « faible qualité des institutions dans les pays en développement (lacunes dans le droit des contrats, dans le règlement de litiges, etc.), et l’instabilité macroéconomique souvent associée à une forte inflation et à des déséquilibres des comptes courants ; ce qui ne créent pas un contexte favorable à l’émission de dette souveraine en monnaie locale ni à l’achat par les investisseurs étrangers. »
Ces deux auteurs soutiennent que la conséquence immédiate est le risque d’alourdir le service de la dette en augmentant ainsi leur probabilité de défaut de paiement et rendant ces pays déjà pauvres, vulnérables aux brusques retournements de capitaux, appelé : sudden stops.
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