"Emmanuel Macron a poussé le Canada à assouplir les sanctions sur le titane russe pour aider Airbus" Sous-titre : "Le président français est personnellement intervenu en mars 2024 pour convaincre le Premier ministre canadien d’accorder à Airbus et à d’autres entreprises aérospatiales un allègement des sanctions sur le titane russe, selon les déclarations de trois sources proches du dossier à Reuters Publié le 30 mai 2024 à 14:19 C’est un appel téléphonique qui était jusqu’alors resté secret. En mars 2024 dernier, Emmanuel Macron s’est entretenu avec Justin Trudeau afin de convaincre le Premier ministre canadien d’accorder à Airbus et à d’autres entreprises aérospatiales un allègement des sanctions sur le titane russe, d’après les déclarations faites à Reuters par trois sources proches du dossier. L’appel est intervenu quelques semaines après que le Canada a rompu les rangs avec ses alliés et instauré des sanctions sur ce métal stratégique, préoccupant ainsi les entreprises aérospatiales dirigées par Airbus, basé en France, qui dépendent toujours des approvisionnements russes pour alimenter leurs usines au Canada et ailleurs. « Effort significatif. » « Le président Macron a fait un effort significatif pour persuader le Premier ministre Trudeau d’accorder une exemption pour l’aérospatiale européenne », a indiqué à Reuters une source proche de la présidence française. De nombreux messages ont été passés à tous les niveaux, a souligné cette source. Une source canadienne a de son côté déclaré qu’Emmanuel Macron avait abordé le sujet lors d’un appel avec Justin Trudeau le 29 mars 2024, en préparation de la venue du Premier ministre français, Gabriel Attal, qui a également discuté de la question lors de sa visite au Canada. Initialement inébranlable, la position d’Ottawa s’est assouplie dans les jours suivants avec l’octroi de dérogations, à Airbus notamment. Ce recul a déclenché une controverse politique et a suscité des critiques de la part de l’ambassadeur ukrainien. « Ce n’était pas facile d’obtenir la levée des sanctions. Je pense que si le gouvernement français ne l’avait pas soulevé à ce niveau, nous serions restés assez fermes », a déclaré la source canadienne, parlant sous condition d’anonymat comme les autres. Sanctions difficiles. Ces efforts déployés au plus haut niveau pour maintenir les expéditions de titane russe mettent en évidence la difficulté pour les nations occidentales de sanctionner la Russie pour sa guerre contre l’Ukraine sans nuire aux chaînes d’approvisionnement de certaines de leurs industries les plus sensibles.