Vous souvenez-vous lorsqu’au début de la crise ukrainienne les experts occidentaux nous expliquaient à l’unissons qu’en privant la Russie de l’argent du gaz et du pétrole, elle n’aurait plus eu les moyens de continuer son opération spéciale en Ukraine ? C’est la même chose qui se passe en Côte d’Ivoire en janvier 2011 et plus précisément, le 24 janvier 2011, à la une du quotidien gouvernemental ivoirien Fraternité Matin, on pouvait lire cette information : « Alors que la saison du cacao bat son plein, Alassane Ouattara a appelé les producteurs de café et de cacao à cesser toute activité pendant un mois, du 24 janvier 2011 au 23 février 2011, sous peine de sanctions. Le président élu espère ainsi étrangler financièrement Laurent Gbagbo, qui s’accroche au pouvoir. Une réunion extraordinaire du comité de gestion de la filière s’est tenue le 24 janvier 2011 à Abidjan. Son président, Gilbert Anoh, a vivement répliqué à Ouattara et a demandé aux exportateurs de ne pas suivre la consigne. » Voilà un économiste, qui annonce une mesure contre un non-économiste. A première vue, on penserait que le plus intelligent des deux prétendants au trône est forcément l’économiste et lorsqu’il prend une telle décision de demander à l’Union Européenne d’appliquer un embargo contre le cacao de son pays, n’importe qui penserait qu’il a bien réfléchi avant d’annoncer une initiative aussi lourde de conséquence sur le plan financier, mais pas forcément ce que pensent les profanes. Le jour même où Ouattara a demandé à l’Union Européenne à travers la France d’interdire l’exportation du cacao ivoirien depuis la Côte d’Ivoire, les prix du cacao ont commencé à grimper sur le marché international, comme il était évident de s’y attendre. Et comme il a obtenu que cet embargo soit prolongé tant qu’il était pas installé à la présidence de la république de Côte d’Ivoire, les prix ont continué de grimper pour atteindre en mars 2011, à Londres, sur le principal marché de la vente du cacao, le prix de 3775 dollars la tonne e fève de cacao. Question : Et qui a profité de cette haute subite du prix du cacao ? Réponse : ceux-là mêmes qui ont soufflé à l’oreille de Ouattara de faire une telle demande d’embargo. Je vais revenir sur son identité un peu plus loin. Pour l’instant focalisons-nous sur la chronologie des évènements.