Les politiciens africains doivent apprendre en priorité à sanctuariser les espaces de production de richesses et les soustraire à toute spéculation foncière. Et pas dans un quartier de Douala, d'Abidjan, de Libreville ou de Yaoundé, mais dans tous les villages africains. Car c'est le premier degré de compétitivité d'une Nation : le coût de construction d'une usine, couplé au coût de l'énergie. En attendant que les politiciens africains se réveillent, à la Pougala Academy, depuis 10 ans, non seulement j'enseigne aux jeunes industriels africains comment suppléer aux manquements géostratégiques des politiciens africains, mais, je les accompagne ici en Chine pour leur montrer pendant 30 jours, ce que j'ai remarqué durant mes 25 ans de séjours ici en Chine comme industriel, pour leur permettre de disposer jusqu'au plan Y, pour créer nous-mêmes les cités industrielles sur le modèle des cités industrielles asiatiques, comme ce qu'ils ont vu ici en Chine, mais aussi en Corée et au Japon, oui mais dans nos villages. Je donne moi-même l'exemple en m'installant prioritairement aux villages et non en ville, notamment à Bafang et à Ndjoré (Mbadjock). D'un côté ou de l'autre, rien n'est facile et les tracasseries sont multiples. Mais cela fait partie de notre environnement. Cela fait partie des conséquences de notre école coloniale toujours en cours, qui fait que les enfants sont encore éduqués aujourd'hui, non pas pour être fiers du Cameroun et avoir envie de le défendre, mais pour dénigrer leur propre pays, et être prêts de le vendre au plus offrant dès que la possibilité se présenterait. C'est à mon avis ce qui explique pourquoi nos politiciens vont se présenter à 5 ministres pour inaugurer un supermarché français à Douala et aucun d'eux n'est là pour encourager les nombreux jeunes que je forme au vrai patriotisme, celui d'accepter d'avaler les couleuvres et de subir le martyr pour faire avancer leur pays, en créant dans leurs villages leurs propres zones industrielles, où permettre à la population de vivre dignement, en produisant plus intelligemment la richesse.