Dans le monde, nous sommes ces ouvriers, ces prolétaires en marge du système dont l’existence n’est tolérée que pour assurer le confort des possesseurs du capital dans le système. Et tout est mis en œuvre pour nous empêcher de posséder ce capital. Malheureusement, sans capital, il n’y aura pas d’épargne et sans épargne, nous ne pourrons pas posséder les instruments de production de la richesse. Au final, on s’appauvrit à travers un prêt scolaire dans l’espoir de donner un avenir à des enfants qui seront eux aussi piégés dès leur sortie d’école, parce que vous n’aurez pas les moyens de les accompagner à résister et à dire Non aux propositions d’esclavage et de soumission au système. Stendhal a écrit dans : « Un fils est un créancier donné par la nature ». Faites attention de ne pas le confondre à un don de la nature. Un enfant coûte en nourritures, en vêtements, et en dépenses scolaires pendant au moins 20 ans. Avant d’en faire autant que vous voulez, rappelez-vous qu’aucune banque ne vous donnera jamais le « coup de pouce », pour vous occuper de vos enfants, car les dettes doivent être remboursées, et pire, avec des intérêts, souvent très salées. Etes-vous prêts à renoncer à 20 à 30% de votre salaire, comme intérêts pour rembourser un crédit à la consommation à cause de votre incapacité à l’anticipation de vos dépenses ? La deuxième indépendance des pays africains devra nous permettre de disposer de nos revenus de pétrole, d’aluminium, d’uranium, pour offrir à nos enfants, nous aussi  des « prêts étudiants garantis par l’état », pour leur permettre même aux plus démunis d’étudier sereinement sans avoir besoin de faire les jobs-étudiant ou de risquer leur vie dans les livraisons express de pizza. Pour y arriver, encore faut-il qu’un plus grand nombre d’intellectuels africains fasse un effort dans la compréhension rigoureuse du système dans tous ses états et ramifications, et de quitter la position trop facile de réactionnaires des chiens sans dents qui aboient sans faire peur à personne, à celle plus sérieuse mais plus osée de révolutionnaires.