Je me suis présenté à son bureau situé à la droite de l'entrée de la faculté, au rez-de-chaussée de Via Pascoli n° 4, où il a passé tout le temps à m'expliquer que je l'avais mal compris et qu'il ne voulait pas insulter tout un continent, l'Afrique, comme j'avais écrit dans ma lettre rendue publique. J'ai mis des années avant de comprendre que j'avais mal fait de m'en prendre à mon enseignant, que j'avais jugé raciste. Les années m'ont enseigné qu'en réalité, il n'avait dit que ce que pense chaque blanc des noirs, ce que pense chaque européen des africains. Parce que lorsqu'on a été le domestique de quelqu'un, il est impossible de croire qu'il va logiquement nous accepter à sa table, même si on venait de gagner à la loterie. De même, lorsqu'on a été nous tous esclaves du peuple européen pendant 4 longs siècles, il est illusoire de croire que ce peuple va naturellement nous accepter comme des égaux, juste parce qu'on maîtrise, comme eux, les mêmes notions de mathématiques ou de finances.