Laurent Gbagbo était le Goïta malien de la Côte d’Ivoire avant l’heure ou plus précisément 10 ans trop tôt. Il a réussi à assainir les comptes de son pays, malgré un embargo généralisé sur le principal produit d’exportation de la Côte d’Ivoire qu’est le cacao, avec 500.000 tonnes de fèves de cacao restées bloquées dans les deux principaux ports ivoiriens de Abidjan et de San Pedro. C’est avec l’arrivée au pouvoir de Ouattara et sa première visite à Bruxelles que l’embargo a été levé. Et malgré tout le soutien dont il peut bénéficier, les résultats ne sont pas au rendez-vous. A cela nous avons deux leçons principales : Les sorts opposés de deux dirigeants à la tête d’un même état d’Afrique, l’un soutenu par l’Occident et qui appauvrit le pays et l’autre combattu par l’occident et qui assainit les comptes du pays, nous dit que, comme dans le cas de la Russie en 2022, la décision de l’occident de soutenir quelqu’un n’est plus déterminant pour faire la différence décisive aujourd’hui. Malgré l’embargo contre la Russie, cette dernière tient toujours débout et ses comptes se sont même renforcés, parce que la Russie a tiré les leçons de l’attitude de l’Occident contre deux pays africains rebelles : la Côte d’Ivoire d’abord et la Libye ensuite. 2) L’échec de Laurent Gbabgo qu’a corrigé la Russie tient au fait qu’on ne s’oppose pas durablement à l’Occident sans se prémunir d’une alliance forte avec un pays qui mène déjà la fronde avec succès contre l’Occident : la Chine et la Russie. C’est ce qu’ont compris les dirigeants maliens. A Gbagbo a manqué une véritable alliance avant de déclencher les hostilités. Et comme la plupart des africains veulent avoir un pied dans deux chaussures à la fois, flirter avec l’Occident et n’aller avec la Russie et la Chine que comme on va au supermarché avec sa liste de course pour choisir ce qui nous intéresse et laisser tout le reste.  Si le président Syrien s’était comporté de la sorte avec la Russie lorsque Sarkozy l’a invité au défilé du 14 juillet 2010, il ne serait plus en poste en 2023.