Whitehead dit que ce processus n'est possible que parce qu' une poignée d'élites parmi les esclaves,  suffisamment futées, qui ont réussi à se libérer eux-mêmes, ne se sont pas contentés de se complaire dans un nouveau rôle de civilisés et des amis de leurs anciens maitres, mais qui de leur position de privilégiés, ont plutôt fait l'effort de comprendre la perversité et le degré de manipulation du système de domination, pour réagir en posant comme priorité, la liberté, la liberation des autres esclaves noirs que j‘ajoute, encore enchaînés dans les lugubres plantations de la poubelle de l’histoire. Il faut une élite parmi les esclaves, très intelligente pour savoir comment se libérer, pour ensuite conduire la masse des dominés hors des prisons qui les tiennent depuis des siècles : la prison de l'histoire et la prison de la pression culturelle qui pousse l'esclave à ne se sentir en valeur que selon les critères décidés par le maître. Aujourd'hui, l'esclave africain se croit un civilisé parce qu’il est à la recherche effrénée de la supposée démocratie libérale, pour recevoir des financements ou des prêts bancaires des Etats-Unis et des Etats de l’Union Européenne. Ce qu'il ne sait pas, c’est que cette prétendue Démocratie Libérale Occidentale l'enferme à jamais dans une prison de laquelle il n'a aucune chance de s'échapper, puisque désormais, c'est lui-même qui fait la promotion et le service après-vente de sa geôle et de ses cloisons. Les africains ont besoin de leurs hommes de la hauteur du sacrifice et de l’intelligence de William Still et de vaillance de Jermain Loguen. Ils ont besoin de leurs femmes de la stature de l’intrépidité de Lucretia Mott, de la témérité de Laura Haviland, de la hardiesse et la lucidité de Henrietta Bowers Duterte. L'Afrique a besoin de ses élites cultivées, futées qui acceptent de mouiller la chemise et de se sacrifier pour sortir la masse de la domination béate du système dominant.