Le jour où les peuples américains, français, britanniques comprendront combien ils sont bernés par les beaux mots de la prétendue démocratie, ce jour là, ils manifesteront eux-aussi contre le système, contre leurs dirigeants, comme les Ivoiriens à Abidjan, l'année dernière (2010) et les Libyens à Benghazi aujourd'hui (2011). S'ils prennent les armes pour manifester leur mécontentement, les gouvernements américain, britannique ou français, les laisseront-t'ils tout casser, tout brûler au nom de la démocratie ? La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. La dignité et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre place reste à la cuisine ou aux toilettes pour garantir le confort des autres. D’ici là, en Libye, les bombes qu’on nous décrit comme des rosiers qui tombent du ciel pour reboiser le désert libyen de démocratie, sont françaises, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, norvégiennes, mais les victimes sont africaines, toutes africaines. Oui, c’est une guerre déclarée à tout le peuple africain, pas à un homme, pas à un pays.